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Derrière le pseudonyme de Medea se cache en fait le claviériste et guitariste Henry Meeuws, actuellement claviériste au sein du groupe hollandais Casual Silence, dont on aura certainement l'occasion de reparler dans le prochain numéro de Koid'9.
Un peu à la façon de Trent Gardner pour "Leonardo", Meeuws vient d'accoucher ici d'une sorte d'opéra rock avec 9 chanteurs invités et lui seul pour assurer toute l'instrumentation, après un album sous son nom ("Classical tales") et un premier déjà sous le nom de Medea ("Tales of a mystic"). A ceux qui feraient déjà une grimace intérieure en pensant aux inconvénients des productions en solitaire, il est indispensable de mentionner que Meeuws est vraiment un multi-instrumentiste très doué et qu'il faut lire que les percussions sont programmées pour s'en rendre compte, le plus souvent ! D'autre part, les parties de claviers, de basse et de guitares électrique et classique sont loin d'être basiques… De manière générale, cette auto-production est d'une excellente qualité. Et ce pourrait être sans aucun doute le résultat produit par quatre musiciens en plus des chanteurs.
Le concept de l'album est une histoire fantastique plutôt originale et fort intéressante se déroulant à Florence au 18ème siècle en rapport avec la sculpture et l'architecture. Elle est d'ailleurs explicitée à côté des paroles dans un livret de 16 pages très réussi, un fait plutôt rare dans les auto-productions… Chaque chanteur invité interprète un rôle dans l'histoire. Inutile de rechercher des célébrités, on n'y retrouve que des chanteurs Hollandais qui sont inconnus de votre serviteur mais on y retrouve le chanteur de Casual Silence, Rob Laarhoven et l'un des deux guitaristes de Casual Silence, Ernst Le Coq d'Armandville (quel nom, n'est-ce-pas ?!) qui se révèle un vocaliste très agréable. Evidemment, les voix ne sont pas toutes dans le même style, certaines sont plus claires que d'autres, mais dans l'ensemble le niveau est très correct. Les meilleures sont d'ailleurs celles des deux membres de Casual Silence, très claires et vibrantes, plus celle de la chanteuse Marina Van Der Aa qui intervient sur 4 titres.
Musicalement, Henry Meeuws ne cache pas une affection certaine pour Dream Theater et plusieurs morceaux de l'album rappellent l'aspect mélodique du groupe, certains riffs et rythmes des premiers albums, en moins complexe. "Individual unique" repose sur 9 morceaux allant de 2 à 10 minutes, avec trois titres dépassant les 8 minutes. On peut parler de hard prog si on veut mais une partie non négligeable des morceaux n'est pas vraiment hard. De plus, Meeuws ne recherche pas la complexité à tout prix mais les rebondissement ne manquent pas sur pas mal de titres.
Medea n'est pourtant pas un clone d'autre groupe. Meeuws laisse transparaître son goût pour certains compositeurs classiques et 2 morceaux instrumentaux en témoignent plus nettement encore que les autres. Par ailleurs, il a eu l'idée assez originale d'introduire par endroits des parties de guitare classique dans des morceaux plutôt rock, ce qui produit des contrastes inattendus.
Très bel effort pour une auto-production. Elle permet d'espérer le meilleur dans la suite des aventures musicales de ce multi-instrumentiste et, avec le temps et des moyens supplémentaires, qui sait ce qu'il pourrait créer ?
Vous pouvez commander cet album contre 21 euros, en écrivant en anglais à l'adresse suivante : CS / Toon Verhappen – Kerkstraat 11 – 5513 AP Wintelre – Hollande
Contact e-mail : casualsilence@chello.nl.
site internet du groupe www.casualsilence.nl
Marc Moingeon
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