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Il me semble qu’aujourd’hui la majorité des groupes progressifs accordent une place prépondérante aux guitares (quelles soient acoustiques ou électriques). Le quatuor mexicain, Metaconciencia, crée en 1996, est de ceux-là. Deux guitaristes (Ricardo Moreno et Francisco Estrada) et une section rythmique classique (le bassiste José Ramon Porrua et le batteur Carlos Bonequi) constituent la palette musicale du groupe. Le registre progressif est parfaitement clair. Les alternances de moments acoustiques très folk à la manière d'un Steve Hackett, et de temps forts, à rapprocher des Dixie Dregs et de King Crimson, enchanteront les amateurs de rock progressif des années 70. Même si la qualité de la production est assez limitée, elle conforte, par ailleurs positivement, cette impression d'être baigné en terrain connu de ces années glorieuses. La musique est entièrement instrumentale, assez riche rythmiquement. Mais c'est surtout grâce au jeu du guitariste Francisco Estrada que Metaconciencia se fera, je pense, un nom sur la scène progressive. La guitare électrique d'Estrada très virtuose et mélodique, alternant les moments heavy et jazz rock en passant pour les tourments Crimsonniens, survole l'ensemble de "Bestiario" avec maestria, ne laissant que l'espace de deux titres un peu de place aux claviers (tenus pour l'occasion par le second guitariste Ricardo Moreno). "Bestiario", justement, et "1899", qui est sans doute le meilleur morceau de l'album grâce à son côté tourmenté et décalé par rapport au reste de l'œuvre. D'ailleurs, ce disque se termine mieux qu'il n'a commencé. Si au début tout est assez conventionnel, on passe à quelque chose de plus intéressant à partir du sixième morceau (qui a été enregistré en une seule prise au moment d'une improvisation). Metaconciencia est un groupe à suivre de près.
Patrick Robinet
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