Mike Oldfield : Live At Montreux 1981 (2006 - dvd - parue dans le Koid9 n°58)
Depuis deux ans Mike Oldfield nous gâte. Après la compilation de clips plus ou moins douteux pour fan arbitraire ("Essential") et le très bel "Exposed" fruit d'une tournée mégalo-symphonique post Incantations, voici venir un enregistrement de 1981 tout droit sorti de l'unique prestation (à ce jour) du guitariste au fameux festival de jazz de Montreux. En dépit de ses désormais très rares apparitions scéniques (la dernière remonte au très moyen concert moumouté de Berlin au nouvel an 2000), ce document ravira les fans avec une liste de morceaux pas piquée des vers. Un collectif en béton armé (Mike Frye aux percussions, Rick Fenn à la basse/guitare, Tim Cross aux claviers, Morris Pert à la batterie) et six titres hallucinants qui démarrent dare-dare avec un meddley euphorique glané sur l'album "QE2" : "taurus 1" / "sheba" / "mirage". Une trilogie aux accents celtiques où la guitare se taille la part du lion. Ecoutez là rugir ! Oldfield ne se contente d'ailleurs pas de la six cordes (électrique ou classique) puisqu'il alterne sans chichis avec la mandoline ou les claviers tandis que Maggie Reilly laisse planer sa voix si délicate. Attention, pas de remixage, ni de retouches. Encore moins de bonus (quelle déception de ce point de vue). Une image d'époque (comprendre de qualité moyenne mais supportable), un son brut où chaque pain sent bon le fournil encore chaud (beau plantage collectif sur le néanmoins jubilatoire "Platinum"). Vous voici prévenus. Oublions également les tenues improbables, les coupes de cheveux (Morris Pert vaut le détour à lui seul), le son des claviers qui baignent souvent dans un kitsch un tantinet envahissant pour se concentrer sur la musique et rien que la musique. A ce petit jeu, ce DVD s'en sort gagnant. A l'aise. Les versions de "tubular bells" et "ommadawn" se gargarisent d'excellence avant de conclure sur un "punkadiddle" bien barré, festif, et bourré d'arpèges qui s'encombrent pourtant de mentions inutiles : les amateurs en auront pour leur grade. Après tout ça, ceux qui prendront Mike Oldfield pour le chantre des synthétiseurs sans âme reverront leur copie sous peine de ridicule. Et se dire ensuite que ce sorcier introvertis pouvait prendre la scène par le colback et la trainer loin, très loin sur des chemins de pure évasion. Mike Oldfield |