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Morphelia (contraction des noms mythologiques Morphéus et Ophélia) est un combo allemand qui nous propose pour sa seconde production ("Prognocircus" date de 2003) un album concept de près de deux heures? prenez votre élan !
L?enchaînement des titres est déjà une histoire à lui tout seul : "walk through the park", "the en-trance", "hunt in the hall", "in the captain?s room", "never-ending steps", "blue chamber", "365 windows", etc? et on comprend vite que le groupe veut nous emmener avec lui dans la visite d?une maison pour le moins étrange. Quand commence "walk through the park", morceau d?intro qui sonne un peu simplet, on ressent un léger pincement au c?ur en espérant que cela ne présage de rien. Mais ce qui gène le plus, au delà de l?apparente facilité des arrangements, c?est le mix de la batterie qui est très en avant et surtout ce son de caisse claire qui est une horreur. Le second morceau, "the en-trance", n?est qu?une liaison avec du texte et des bruitages sur nappe de synthés pour ouvrir "hunt in the hall", piste de plus de 10 minutes trop souvent remplie de poncifs. Les drums continuent d?être insupportables par leur côté particulièrement métronomique, ce qui n?arrange rien à la caisse claire dont je ne supporte définitivement pas le son !
Malgré quelques soli de synthés sympathiques, les tiroirs sont très linéaires. Ça n?est pas totalement ennuyeux, mais on reste sur sa faim et le mix trop brouillon n?efface malheureusement pas les carences. Tout manque de finesse, tant la musique que le mix, et on commence même à sentir une légère pointe d?angoisse en se disant que l?album est double. Les pistes s?enchaînent, les mélodies restent faciles, et les arrangements basiques arrivent même à tuer certaines idées pourtant bonnes (notamment des suites d?accords accrocheuses). C?est de la prog extrêmement simpliste, et l?alternance entre des morceaux plus métal et d?autres plus lyriques ne réveille finalement pas grand chose au niveau de l?intérêt général? Tout ça manque d?envie, d?entrain, d?excitation? En fait, vous aurez la même impression à l?écoute de Morphelia que celle qui se dégage quand vous mettez du Eloy après avoir rempli vos oreilles avec les arabesques d?un Genesis, d?un Floyd ou d?un Yes : tout ça vous paraîtra très basique. La prog teutonne sait pourtant nous réserver des surprises de finesse (RPWL par exemple) alors que là on est dans la totale caricature. Morphelia n?est pas complètement ennuyeux, mais est un peu bourrin quand même. Voilà, le mot est lâché !
Dominique Jorge
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