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Chroniquer ce double DVD d’une durée totale de six heures doit nous amener automatiquement à faire des choix. Sinon, il y a tellement à voir et donc à disserter, qu’il nous faudrait au moins une double-page complète pour exprimer pleinement ce que l’on ressent à la vue de ce "monument" qui retrace en plusieurs parties le parcours de Monseigneur Morse et ses "frères" musiciens, sur les deux années 2006 et 2007.
Le premier DVD est entièrement consacré au concert donné lors de la tournée de "Sola scriptura" en mai de l’an passé sur les terres hollandaises, plus précisément à Zoetermeer, a priori dans le cadre d’un festival. Heureux sont ces braves Néerlandais, Allemands ou encore Belges qui ont la possibilité de voir de tels concerts, alors que la France en est régulièrement privée. Au menu de ce show de près de trois heures, une entrée avec "the creation" tiré de l’album "One", suivi de "the good don’t last" associé à "open wide the flood gates". Pour le plat de résistance, les trois parties de "sola scriptura" ("the door", "the conflict" et "the conclusion") – exit "heaven in my heart" (!) – suivi d’un medley de "Question mark" constitué du début et de la fin de l’album d’origine. Que dire, si ce n’est que l’interprétation y est parfaite ? Neal fait état de tout son savoir-faire et ses partenaires ne sont pas en reste. Colin Leijenaar à la batterie est époustouflant de vigueur et de justesse. Paul Bielatowicz à la guitare est plus que surprenant d’habileté et de feeling. Il en va de même pour Henk Doest aux claviers et Wilco Van Esschoten à la basse. Enfin, la très belle (voix) Jessica Koomen ne nous laisse pas insensible. Tout est parfait et maîtrisé dans le moindre détail. Quand l’ensemble revient pour interpréter cette fois-ci un condensé de "Testimony" (30 minutes au lieu des 2 heures et quart de la version originale), on perçoit définitivement à quel point Neal Morse est accompagné d’un vrai groupe et non de musiciens sous contrat. Sur la partie "oh, to feel him", j’en vois déjà certains nous rabâcher le couplet sur les considérations religieuses de notre ami Neal. C’est vrai que l’émotion dont il fait preuve en pleurant sur scène pour interpréter ce morceau pourrait nous amener à penser qu’il en fait trop. Désolé, mais je ne fais pas partie de ceux-là ; et encore une fois libre à chacun d’être sensible, soit à sa musique, soit à ses paroles. En ce qui me concerne, la première est suffisamment éloquente, pour que je ne sois pas perturbé par les "bondieuseries" plaquées par-dessus. Avec "we all need some light" (avec le "now" (?) rajouté en incrustation sur l’écran) et "wind at my back", le marathon se termine et l’on se dit qu’il aurait été fantastique de pouvoir vivre en "direct-live" un tel moment. Sacrés chanceux que vous êtes, mesdames et messieurs les Hollandais.
Le second DVD est quant à lui divisé en trois parties bien distinctes. La première concerne les coulisses de la tournée 2007 et dure plus d’une heure trente. Même s’il n’y a pas de sous-titrage, ce qui à la longue peut devenir très gênant, on arrive malgré tout à comprendre et donc à apprendre un certain nombre de choses fortes intéressantes. On découvre notamment, comment Neal a rencontré ses musiciens hollandais dès la tournée 2006 et comment il leur a fallu être en osmose et performant en un temps record. Il explique aussi pourquoi, à la demande de fans lui réclamant de rejouer des passages de "Testimony", il a dû réfléchir au difficile choix des parties à conserver (et donc de celles à évacuer) pour en faire un format ne retenant à l’arrivée à peine un quart de la totalité de ce magnifique album-concept. On perçoit aussi à travers ce document que tous forment un véritable groupe qui semble dépasser le simple cadre de la musique. Ils sont tout bonnement heureux d’être ensemble pour jouer. Personnellement, le passage qui m’a le plus enthousiasmé concerne le moment où Elisa Krijgsman, le lead guitar lors de la tournée 2006, rejoint le band pour interpréter "in the fire". Au milieu de celui-ci, il "se mesure" en duel avec Paul Bielatowicz, pour nous donner un grand moment de "guitars heroes", formant à l’arrivée un duo fantastique. Toutefois, mis à part ce passage, c’est le genre de documentaire que l’on ne regarde qu’une seule et unique fois. Le deuxième volet de ce DVD bonus est quant à lui très court et pour le moins intimiste. Il montre en effet Neal Morse seul au piano interprétant "bridge across forever" dans une église à Utrecht au début de cette année. L’ambiance est davantage dans cette séquence au recueillement, presque triste. Enfin, la troisième et dernière partie redevient plus classique, puisqu’il s’agit de voir en images une bonne moitié du show enregistré le 14 juillet 2006 à Berlin. Cette soirée était déjà le support pour l’enregistrement de "Question mark live" paru en CD il y a à peine un an et chroniqué par mes soins dans votre magazine préféré. Pas grand chose à dire, si ce n’est que la partie centrale de "question", occultée lors de la tournée 2007 (et donc du premier DVD) est cette fois-ci bien présente, ainsi que les trois derniers quarts d’heure de ce concert, rappel compris.
Quoiqu’il en soit, ce double DVD vaut assurément le détour et pas seulement pour les inconditionnels (dont je suis) du bonhomme. Ceux qui n’ont pas encore eu la chance de voir Neal Morse sur scène pourront se régaler à pleine bouffée. C’est de toute façon à chaque fois la même chose avec lui ; on croit avoir tout vu et on en prend toujours plein la figure. Que ce soit avec Spock’s Beard, Transatlantic ou en solo, j’ai toujours été bluffé en le voyant. Ce DVD ne déroge pas à la règle.
Franck Lorenzetti
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