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Très joli cadeau que nous fait là le batteur du Pink Floyd en proposant cet ouvrage imposant (350 pages !) sur le groupe le plus connu du rock progressif. D’ailleurs, l’étiquette progressive sied assez mal à la trajectoire débridée d’un collectif qui négligera les genres pour n’en créer qu’un seul : le sien. De la scène psychédélique londonienne aux expé-riences acoustiques de Pompéi, du petit jeu de lumières un peu original au plus gros light show de l’histoire du rock, Pink Floyd a survolé, sur 40 ans, toute l’évolution de la musique moderne, devenant au passage une institution anglaise au même titre que les Rolling Stones et les Beatles. Ce groupe anglais a osé toutes les ren-contres, a expérimenté au moins autant que les Fab Four, a fait progresser de manière vertigineuse le travail en studio, a bousculé les normes de reproduction sonores et testé ses propres options. Ce long préambule pour expliquer l’impact que peut avoir en 2005, un livre du calibre de celui de Nick Mason qui lève un coin du voile et confie au lecteur les souvenirs de 40 ans au sein du Flamand Rose. Ce bouquin est un pavé ! Un livre de chevet ! Un ouvrage aussi agréable à lire qu’à regarder.
Les photos sont toutes plus belles les unes que les autres. Certaines sont étonnantes (une sublime photo de groupe avec Hendrix, The Move, Amen Corner, le Floyd, etc…), d’autres sont troublantes (l’évolution physique de Syd Barrett), d’autres encore sont devenus des symboles d’une époque révolue (le groupe sur la plage de Saint Tropez par exemple).
En plus de narrer par le détail la chronologie du Pink Floyd, Nick adopte un ton proche, direct, bourré d’humour et plein d’autodérision. Il expose de très nombreuses anecdo-tes, souvent inconnues des fans (comme David O’List des Nice, remplaçant Syd Barrett). Il s’attarde aussi sur l’aspect technique, matériel, pour décrire les choix technologiques des musiciens (la chambre d'écho Binson, l’utilisation du mini Moog, la célèbre marque WEM, etc…).
Bien que Nick se défende d’être un relateur fidèle et complet (tel Bill Wyman pour les Stones), il n’oublie cependant pas grand-chose, détaillant les relations avec managers, organi-sateurs, patrons de "majors", insistant aussi sur les projets annexes de chacun (et c’est là que j’ai appris d’où venait cet album "Fictitious sports" de Mason), évoquant l’évolution d’Hipgnosis, dévoilant les liens complexes entre Pink Floyd et le cinéma (Antonioni, Schroeder, Geesin, etc…). Bref, il ne manque rien et ce livre est une inépuisable mine d’or pour le fan qui apprendra plein de trucs sur "Household objects", l’album jamais sorti, sur les trouvailles des éclairagistes lors des tournées, sur des intervenants imprévus sur certains titres…
Et puis, humour anglais oblige, il y a des petites observations pince sans rire de Mason, du style "S’il était strictement interdit de fumer sur scène en Angleterre, allumer un poêle paraissait acceptable". So british !
Vous voulez connaître le nom de la personne qui prononce la dernière phrase de "Dark side of the moon" ? Savoir si Stéphane Grapelli a joué avec le Floyd ? Quel groupe de Punk a été produit par Nick Mason ? Un seul moyen, achetez ce livre !
Dominique Reviron
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