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Narrow Pass : In This World And Beyond (2009 - cd - parue dans le Koid9 n°70)

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S'il est un disque qui est le reflet d'une saison, c'est bien celui-ci, tant ses effluves printaniers embaument tout au long de son écoute, et c'est un réel plaisir de s'y plonger.

Après des débuts peu encourageants pour son fondateur Mauro Montobbio à la fin des années 80, le groupe italien Narrow Pass s'est tout de même reformé en 2006 pour faire paraître un premier album "A room of fairy queen's".

Trois ans après ils nous reviennent en très grande forme avec ce "In this world and beyond". Mauro s'est cette fois entouré d'anciens membre du défunt Eris Pluvia, groupe qui avait suscité en son temps un fort engouement, que j'avoue n'avoir pas partagé, la faute à une légèreté trop appuyée que j'ai prise pour de l'immaturité. Cela dit, avec Narrow Pass rien de tout cela n'est à craindre et je suis ravi de découvrir ce groupe.

Le propos général sur ces 7 plages plutôt longues (6 à 12 minutes) est très soft et raffiné, basé sur l'acoustique des guitares, fréquemment agrémentées par de douces mélopées de flûte, de violon et de saxophone, dans des tonalités tantôt sereines, tantôt folkloriques, tantôt franchement rock façon IQ ou Camel.

Un très beau chant féminin, à la finesse proche de Renaissance ou Iona, vient se poser là-dessus, mais sans envahir le terrain, car nous avons droit à de copieux développements instrumentaux. Valeria Caucino qui chante en anglais se voit secondée dans sa tâche sur quelques titres par l'excellent chanteur de La Maschera Di Cera, Alessandro Corvaglia, dont le talent vocal n'est plus à prouver dans un genre très typiquement italien.

Il n'est pas rare malgré le style général indiqué précédemment d'avoir des passages plus enlevés, avec de très belles échappées de guitares électriques dignes des 2 Steve, Rothery et Hackett, mais aussi des soli de claviers superbes et tout en finesse. Vous l'avez compris, le maître-mot ici est bien la mélodie, qui semble s'écouler de manière fluide et sans effort de ces musiciens chevronnés.

En bref, voici un album plein de fraîcheur, qui devrait sans aucun doute plaire aux amateurs d'Iona et autres Karnataka, et plus généralement aux personnes sensibles aux douceurs symphoniques délicates et raffinées.

Michael Fligny




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