(528 mots dans ce texte ) - lu : 785 Fois
Qu’elle est douce et délicate la musique de Guy Ohresser. Non pas tel le vent violent qui déplace les dunes mais davantage comme une brise tiède qui soufflerait un soir d’été au bord de la Méditerranée…Pfff !!!
Bon, j’arrête là ma poésie à 20 centimes (d’euros, il ne faut quand même pas trop se dévaloriser). Mais c’est vrai qu’elle est plutôt belle, à l’image de la guitare cordes nylon qui orne la pochette (mais qui ne dévoile que trop peu ses charmes aux goûts de l’amateur de 6 cordes que je suis) et que l’on entend tout au long de l’heure durant laquelle Guy-permettez-moi de l’appeler Guy-nous entraîne dans son univers onirique.
Vous l’aurez compris, Guy est guitariste et bien qu’il privilégie l’acoustique, il ne dédaigne pas sortir l’électrique quand la coloration du morceau la rend nécessaire. Il prend également en charge les programmations alors qu’il laisse la basse à Régis Lamora dont les parties de fretless sonnent fort à propos dans un tel contexte. Evidemment lorsqu’on apprend que c’est JP Boffo qui est responsable de la mise en son (très bien réalisée avec une mention spéciale pour l’écoute au casque), on se doute que l’on n'aura pas affaire à du heavy-metal. On peut globalement classer les 13 morceaux en 2 groupes. Les titres où Guy officie seul avec sa belle acoustique (avec parfois des parties en overdub genre gratte à 4 mains) où l’influence d’un Steve Hackett est très présente, particulièrement dans les pièces classiques. Et les autres qui laissent entendre une formation traditionnelle dans laquelle Hervé Rouyer (Ange) se charge de la batterie avec grande classe, son jeu tout en finesse débordant d’inventivité et de retenue (cherchez l’erreur…) et demeurant tout à fait pertinent. Le trio de base se voit également complété par l’apport d’un sax et d’une flûte tenus par Gérard Delesse et qui renforcent le côté feutré de sa musique. Enfin quelques vocalises de bon goût, c’est assez rare dans ce type de production pour le signaler, et de violoncelle, respectivement assurés par Caroline Crozat et Sophie Gbetro contribuent à restituer la beauté diaphane des compositions.
Cette deuxième catégorie s’oriente davantage vers un jazz aérien teinté de world-music, un peu à la Pat Metheny ou alors vers le style west-coast tel que le pratique Tony Emmanuel. Les soli de guitare électrique sont lyriques à souhait avec leurs notes étirées (dont le vibrato typique rappelle sans hésiter un certain Mike Oldfield sans les influences celtiques) bien que je leur préfère leurs pendants acoustiques au niveau du phrasé bien plus intéressant.
Un album que j’avais osé au premier abord et avec une oreille distraite prendre pour de l’easy-listening et que j’ai eu bien tort de si vite cataloguer tant il regorge de qualités, notamment de substance et de profondeur. Après s’être enfilé l’intégrale de Pantera, rien de tel que de se mettre entre les oreilles "La danse des dunes" pour calmer le jeu et se souvenir qu’il existe de bien jolies choses sur cette planète.
Eric Verdin
Temps : 0.0218 seconde(s)