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Ce disque, sorti en 1999, est passé complètement inaperçu auprès des chroniqueurs du Koid’9. Leur passage au Progsud au mois de mai était une excellente opportunité de réparer cette erreur car ce CD de par sa musique progressive typée année 70 et sa qualité méritait largement sa place dans les colonnes du meilleur magazine de musiques progressives du moment. 9 morceaux pour une durée de 47 minutes avec 2 reprises : "caronte" de The Trip et "alzo un muro electtrico" de Rovescio Della Medaglia. Le groupe est composé de Lorenzo Giovagnoli clavier et chant ; Boris Bartoletti guitare électrique et acoustique ; Valerio De Angelis basse ; Frederico Filonzi batterie et un invité à la flûte Gianluca Milanese. La musique a été entièrement composée par Lorenzo Giovagnoli excepté la première partie de "l’incontro" composé par Gianluca Milanese. Les paroles sont le fruit d’une collaboration entre Lorenzo et le directeur artistique Loris Furlan. Avant de commencer cette chronique j’aimerais revenir rapidement sur le contexte dans lequel ce disque a été enregistré. C’est Mellow Records qui l’a produit et distribué mais dans des conditions difficiles d’urgence ; c’est à dire peu de moyens et peu d’argent (toujours la même rengaine hypocrite et mensongère) et donc 6 jours d’enregistrement dont seulement quelques heures pour la batterie et guère plus pour le chant. Vraiment déprimant. Résultat : un excellent disque musicalement parlant mais malheureusement un mixage limite limite qui se ressent surtout au niveau de la batterie et du chant (ayant vu chanter Lorenzo au Progsud y’a pas photo : sa voix est magnifique et bien supérieure à ce qu’on peut entendre sur le disque). Quel gâchis !!!
Alors venons-en à la musique. Elle est fortement ancrée dans les années 70 et fait penser aux groupes italiens de cette époque, Banco en tête, mais aussi à Deep Purple au niveau du chant et de l’utilisation de l’orgue Hammond. Les textes sont par moment poétiques, par moment philosophiques et le titre de l’album fait référence au nouveau testament et plus précisément à une scène où Jésus se trouve dans le jardin des oliviers. Les claviers sont l’instrument roi du disque avec une palette variée de sonorités : orgue, orgue Hammond, Moog,… Ca commence par "esilio", morceau bien représentatif de la musique d’Odessa. Tout y est : passage d’orgue Hammond à la Deep Purple ; solo de guitare à la fois technique et splendide ; duo flûte/clavier ou flûte/guitare ; changements de rythmes fréquents avec des passages plus groove. Musicalement "esilio" est un excellent morceau seulement entaché d’une qualité moyenne du chant. La musique, même si elle est technique, reste toujours mélodique et agréable à écouter. Tous les morceaux sont du même acabit. Les parties de claviers sont magnifiques aussi bien par leur qualité technique et mélodique que dans l’inspiration. La guitare est aussi très mélodique même si elle est assez souvent rageuse ou parfois un peu jazzy. Je reviendrai quand même sur le 7ème morceau : "l’incognito", divisé en 2 parties : "stratosfera" et "l’angelo", est assez différent du reste de l’album. La première débute par une flûte calme et apaisante agrémentée de sons provenant d’instruments typiques de l’Italie du sud (voir compte rendu Progsud). L’influence du célèbre groupe italien Area est vraiment présente notamment au niveau du chant où Lorenzo s’inspire de Demetrio Stratos pour expérimenter de nouveaux sons avec sa voix. Atmosphère particulière suivie d’un très beau solo de guitare. La seconde partie est beaucoup plus proche musicalement du reste de l’album.
Enfin pour conclure voilà un disque qui mériterait un nouvel enregistrement avec cette fois une production digne de ce nom.
Remy Bessouat
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