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Un nouveau venu issu de… Lettonie.
Et hop : voici la minute culturelle de Monsieur Cyclomopette : Lettonie, ex-république socialiste soviétique, également appelée "pays balte", coincé entre ses deux autres copains, "pays baltes" également, la Lituanie au sud et l'Estonie au nord. La Russie constitue sa frontière est, et la mer Baltique la borde à l'ouest (sur 500 km tout de même). Capitale Riga. Superficie : 64600 km2. Population : 2,4 M d'habitants, dont 800000 à Riga. Points de repère: Riga est une ville ayant fait partie de la Hanse, et la Lettonie a longtemps été occupée par les suédois avant de l'être par les russes, jusqu'en 1918, année de son indépendance.
Bon j'arrête… je ne voudrais être responsable d'aucun pétage de claxibule!
Olive Mess nous vient donc de cette contrée pas si lointaine que ça, finalement, mais pour le moins méconnue. Bizarrement, ce groupe semble avoir de nombreuses accointances avec l'Europe occidentale en général, et la France en particulier. Son nom, tout d'abord, est directement dérivé de celui d'Olivier Messiaen, ce qui vous situe d'emblée les sphères musicales dans lesquelles évolue ce groupe, né en 1998 sous l'impulsion de Denis Arsenin (qui tient la basse; tiens, un nom à consonance française…), Alexey Syomin (guitares) et Edgar Kempish (batterie). Lorsque vous saurez que ce nom est aussi sensé refléter l'essence de la musique du groupe, très particulière, à l'instar du goût des olives… vous aurez compris que nous évoluons là entre expérimental, musique contemporaine, prog inspiré, complexe mais aussi classique baroque. Car les influences d'Olive Mess sont à rechercher chez Gentle Giant, Univers Zéro, King Crimson ou encore Magma, mais aussi dans la musique classique, baroque et contemporaine.
L'album se nomme "Gramercy", d'après une expression de vieux français issue de "La Mort d'Arthur", de Thomas Melory, un auteur du… XVème siècle. Eh oui, tout de même. Car il s'agit d'un concept album, qui relate divers évènements historiques de la période Médiévale Française, comme le massacre de la Saint Barthélémy (1572 (part II)). Cinq longs morceaux composent ce "Gramercy" ("gramercy", "degeneratus vulgaris", "stefan, the sheperd boy", "1572 (part II)", et "the holy and the ivy girl"), pour une durée totale de 63 minutes.
Il débute par le morceau éponyme, sur une introduction assez baroque (Olive Mess fait même usage d'instruments anciens, comme la guitare baroque!), inspirée de la "cérémonie turque" de Jean-Baptiste Lully, pour en venir au cœur du propos au bout d'un peu plus de deux minutes, avec la voix de soprano d'Ilze Paegle, une ancienne élève du conservatoire National de Lettonie. Et là, ça surprend, attention : franchement agressive et criarde, cette voix masque le travail des instruments sur ce passage, il faut bien le dire. Il en sera en fait ainsi à chacune de ses interventions sur ce long morceau de 14:30 (si l'on excepte les parties narratives), la soprano donnant violemment la réplique aux instruments. C'est un peu dommage, car par la suite, c'est-à-dire en réalité sur les deux autres compositions chantées, sa voix est particulièrement en harmonie et excellemment bien placée. C'est particulièrement vrai sur la très longue suite (21:30) "stefan, the sheperd boy", un poème de Jonathan Tully écrit spécialement pour Olive Mess.
"1572 (part II)", l'instrumental qui suit, morceau le plus court de l'album (5:31) fait intervenir un sax ténor, qui arrive à point nommé, et révèle aussi le travail des guitares et de la basse, dans la veine de certaines compositions typiquement Magmaïennes. Excellent.
La construction du dernier morceau, "the holy and the ivy girl", fait alterner des éléments franchement classiques et des breaks typiquement Zeuhl. Ajoutons que la voix d'Ilze Paegle est tout simplement magnifique de chaleur, sur cette compo. Dommage que son rôle reste par trop limité, et qu'elle n'intervienne qu'au début des plus de 10 minutes que dure ce morceau.
Si vous aimez le prog aventureux mais pas trop expérimental tout de même, c'est-à-dire où "il se passe quand même quelque chose", si vous aimez les superbes voix féminines, si Magma, King Crimson ou Univers Zéro font partie de votre sphère musicale, si une touche d'influence classique ne vous fait pas peur (oui, je sais, ça fait beaucoup de "si"…), ce "Gramercy" d'Olive Mess constituera une superbe découverte pour vous. N'hésitez plus!
BenoĂźt Herr
Extraits et commandes sur le site du label Soleil Zeuhl
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