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- Koid9 : Voilà un disque qui a eu chaud !!

Il a failli faire l'objet de ma première critique réellement assassine. Quand je l'ai écouté pour la première fois, j'ai maudit Nanard-le-rédac-chef et j'ai pensé "au secours, qu'est-ce que c'est que ce truc ?". Je vous explique : le son est un peu approximatif et très vieillot, les compositions quelconques et la mise en place parfois douteuse !

- Le Lecteur : Rien que ça ? Euuh et la suite de la chronique s'annonce bien ?

- K9 : Oui et non. 1983 : Opus Est, groupe suédois sort son premier et unique album dont vous tenez la réédition CD entre les mains. 1984 : le groupe n'existe plus ! Les débuts remontent à 1978 et la carrière d'Opus Est est essentiellement faite de répétitions : pas plus de 25 concerts en 5 ans. Ils jouent un progressif influencé par Genesis, Yes et sans doute Camel dans le jeu du batteur qui rappelle beaucoup Andy Ward.

- LL : Et alors, puisqu'ils ont beaucoup répété, ce doit être au point non ?

- K9 : Attend la suite ! 1982 : ils gagnent un concours organisé par une radio. Premier prix : cinq jours de studio mobile. Le groupe décide d'enregistrer le maximum de titres, dans son local de répétition, sans intention de sortir le résultat dans le commerce. Dans ce cas, ils ne sont vraisemblablement pas toujours regardants sur les quelques imperfections qui peuvent subsister ! On a donc là Kent Olofsson à la basse et à la guitare, Anders Olofsson à la batterie, Håkan Nilsson au chant et Leif Olofsson aux claviers. Huit titres composent cet album et trois se rajoutent en bonus sur la version CD. Les textes sont majoritairement constitués de poèmes du britannique W.H. Auden écrits entre 1933 et 1951. Fort de ces quelques renseignements pris sur le livret, je me fais quand même une deuxième écoute...

- LL : Verdict ?

- K9 : Et bien il faut prendre cet album pour ce qu'il est. Ce n'est qu'après avoir enregistré que les membres d'Opus Est ont envisagé de presser un vinyle. Ils en ont fait 500 exemplaires sans doute pour se faire plaisir et laisser une trace sachant que le peu de concerts qu'ils pouvaient faire ne leur assureraient pas le succès. La voix de Nilsson est assez spéciale et peu paraître parfois fausse ! Il n'en est rien. Je lis ici et là sur quelques sites web que certains la comparent à celle de Peter Hamill... C'est possible dans la forme mais pas dans le résultat quand même ! La basse de K. Olofsson est estampillée Chris Squire (Yes) et l'instrument dominant est le clavier ; la guitare étant un peu en retrait. Finalement, cette deuxième écoute me révèle une comparaison : le "Tales from the lush attic" de IQ, sorti la même année. Pour moi, les 2 groupes occupaient alors le même créneau avec évidemment pour Opus Est une voix moins attachante, des claviers moins variés et moins techniques mais des batteurs très voisins, inventifs mais inutilement bavards. Les structures des compositions se ressemblent aussi, c'est assez étonnant ! Et finalement, le son de "Tales..." n'est peut-être pas meilleur, rappelez-vous ! On est quand même dans la catégorie en dessous comme le montreront les carrières respectives des deux groupes.

- LL : Et depuis ?

- K9 : Kent Olofsson est devenu compositeur de musique contemporaine et expérimentale et semble-t-il assez reconnu dans ce milieu. Les autres ont plus ou moins lâché la musique. On parle tout de même d'une éventuelle réunion et d'un nouveau CD... La question est : que vise Musea avec cette réédition ? A mon avis, c'est vraiment confidentiel et je ne suis pas sûr qu'ils en vendront autant que le vinyle de l'époque. Et puis ça ne va pas beaucoup de l'avant tout ça !! A découvrir si vous voulez.

- LL : Il faut toujours plusieurs écoutes pour se faire une bonne (ou mauvaise) idée hein ?

- K9 : Ouais, toujours... Principe de base !

François Albert