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Formation suédoise des années 70, Opus Est n’avait sorti qu’un seul album, intitulé en toute sobriété "Opus one". Malheureusement, 1983 n’était pas franchement la bonne période pour sortir un album de rock progressif et l'album ne sortit pas du cercle restreint des aficionados. C’est Musea qui l'avait exhumé pour une réédition en CD à l'époque. Les dix pièces raffinées et sophistiquées qui le composent proposent un rock progressif plutôt synthétique, dévoilant des claviers dominateurs ainsi qu'un jeu de batterie dense et très dynamique. Quant au chanteur, sa voix rappelle quelque peu l'organe du Peter Hammill d'antan. Notons encore que le guitariste Kent Olofsson devait devenir plus tard un compositeur renommé dans le domaine des musiques contemporaines, électroniques ou de chambre. Voici donc (enfin) leur deuxième album, qui n’était jamais sorti des cartons, la faute à l'absence totale d’exposition du premier opus : composé d’une suite en quatre mouvements enregistrée en partie en 1979, pour le reste en l'an 2004 ("Four metamorphoses of a face") et de quatre morceaux bonus issus de sessions entre 1983 et 1984 intégrés sous le titre "four songs". On est ici dans une veine proche du premier album, mettant en exergue de belles mélodies et des arrangements soignés. Cela manque un peu d’ampleur, surtout à cause de la voix de Hakan Nilsson, pas vraiment tip top, trop plate et sans aucune ampleur (n’est pas Peter Gabriel qui veut !). Musicalement, c’est bien joué dans l'ensemble, même si les musiciens ne sont pas des virtuoses, assez classique dans la forme (du progressif symphonique avec des claviers digitaux) mais ça ne dépasse jamais le "politiquement correct". On aimerait être étonné (pour ça, il faudra aller voir ailleurs) plus que séduit par ces arpèges de guitare classique, ces claviers symphoniques ou cette flûte douce. On sent que les musiciens adorent Genesis et consorts, mais ils n’arrivent jamais à briser leurs chaînes et à nous servir quelque chose d’original. J’oserais même dire que parfois, on s’emmerde grave… Les morceaux "bonus" sont globalement plus rock, mais la sauce ne prend pas plus. Dans le genre, je préfère nettement le Kaïpa des années 70, par exemple. A recommander principalement aux inconditionnels du style progressif seventies en général. "Opus two" semble devoir être le point de départ d'une nouvelle carrière, puisque le groupe affirme ne pas vouloir en rester là et vouloir sortir un album dans deux ans. A suivre donc, pour ceux que ça intéresse encore…
Renaud "opus sud-est" Oualid
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