(386 mots dans ce texte ) - lu : 729 Fois
Ce premier album d’Oxygene8 compte 12 titres au total pour un peu moins d’une heure de musique dans un style pour le moins particulier. Pas forcément facile d'accès au premier abord, mais tout en finesse et en sensibilité.
On peut distinguer trois parties principales dans cette œuvre. Les premiers morceaux sont très rock, avec un groove puissant et une rythmique complexe, confinant parfois au bizarre. On sent l’influence du Roi Pourpre dans ses incarnations les plus récentes. Le grand Tony Levin est d’ailleurs remercié dans le livret pour son album "Pieces of the Sun". S’ensuit une série de morceaux plus expérimentaux et atmosphériques, bâtis sur des climats sonores, puis l'on revient à la puissance rock du départ.
En fait, la partie centrale est celle dévolue à la mémoire de Larry, le frère disparu de Linda Cushma, et culmine avec le beau "larry's lullaby", sur lequel Linda nous sert son espèce de chant parlé qui lui est propre. Sa voix douce et chaude tout en demeurant puissante et souvent poignante véhicule beaucoup d'émotion sur 6 des 12 compositions de l'album, pas uniquement en chant parlé : la voix est parfois murmurée ou tout simplement chantée, ce qui ajoute encore à l'originalité de l'album. Tim Alexander, le batteur d'Attention Deficit et de Primus fait de la dentelle sur l'ensemble du CD. Pourtant, son style habituel ne paraît de prime abord pas adapté à des œuvres délicates comme ce "Poetica", mais le résultat est plus que probant.
Quant aux performances instrumentales de notre couple d'Arizona, que dire de plus que dans l'interview, si ce n'est que bien qu'utilisant des instruments (guitare et Chapman stick) électroniques, les sons synthétiques et autres "loops" ne viennent pas polluer plus que de raison la musique, tandis qu'ils apportent au contraire une impression de volume, nous faisant souvent croire à un nombre de musiciens bien plus important qu'un simple trio.
Un album sans conteste indispensable à tout amateur de musique un tant soi peu aventureuse et expérimentale, mais dans le bon sens du terme. Rien à voir avec du Stockhausen ou du Pierre Henri. A ranger entre King Crimson et Rush.
Benoît Herr
Temps : 0.0202 seconde(s)