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Quatre ans après "The hidden step", voici enfin le nouvel album d'Ozric Tentacles : il convient en effet d'exclure de l'appellation "album studio" le mini "Pyramidion" (45 minutes tout de même), dont seul le titre éponyme était réellement un nouveau titre studio, et "Swirly termination", sorti par Snapper à l'époque de la guéguerre entre le label et le groupe, qui ne recèle que des fonds de tiroir antérieurs (ce qui ne l'empêche pas d'être écoutable).
Qu'apporte "Spirals in hyperspace" à l'?uvre d'Ozric Tentacles ? Et bien avant tout près de 70 minutes de nouveau matériel? car pour le reste Ozric Tentacles continue surtout à faire du Ozric Tentacles ! Cela ne laisse évidemment pas de ravir le fan que je suis, mais ne permettra sans doute pas au groupe d'élargir son public. Remarque : ils s'en foutent éperdument? ça tombe bien.
On note malgré tout une évolution du son Ozric Tentacles au fil du temps qui, si on le compare à celui d'"Erpland" par exemple, est devenu beaucoup plus groovy et actuel. C'est sans doute par osmose, car contrairement à un Marillion par exemple, la démarche n'est sans doute pas volontaire.
Côté line-up, c'est un peu le souk du fait des changements de personnel intervenus ces deux dernières années, et de la présence d'invités comme Merv Pepler (Eat Static) qui programme la batterie sur l'un des titres. Schoo, le nouveau batteur, qui a remplacé Rad, n'intervient que sur 3 titres; Zia, l'ancien bassiste, est présent sur "oakum" (un titre que l'on trouve déjà sur le "Live at the Pongmasters Ball") et c'est la femme d'Ed, Brandi Wynne, qui tient la basse sur le titre d'ouverture. Enfin, signalons la présence des gars de Gong, Steve Hillage et Miquette Giraudi sur "akasha".
Côté composition en revanche, c'est la stabilité puisqu'Ed Wynne signe 5 titres à lui tout seul, en cosigne un avec son pote Merv Pepler, les 3 derniers étant collectifs. Les 9 titres de "Spirals in hyperspace", dont la durée s'échelonne entre 5 et 10 minutes, sont donc avant tout le bébé d'Ed.
L'album s'ouvre avec "chiewer" et un gros riff de basse bientôt rejoint par la batterie, avant le solo d'Ed. Soutenu, le rythme du morceau nous entraîne très vite dans des sphères complexes et spatiales avant la boucle finale. "chiewer" constitue une excellente entrée en matière, annonciatrice de ces spirales de l'hyperespace qui forment le second morceau, le plus long de l'album. Le voyage est désormais bien entamé, à coups de bruits de machines, de lignes de basse entêtantes et de riffs de guitare à la Jeff Beck. On enchaîne sur un thème orientalisant et un autre solo avant un passage plus atmosphérique. A nouveau guitares et nappes de synthé puis une fin de morceau bien péchue.
Les titres se succèdent ainsi, tous instrumentaux bien sûr, comme d'habitude, et nous arrivons à la huitième plage, "psychic chasm" le bien nommé, qui se distingue par les fortes influences technoïdes de Merv Pepler. On est quasiment dans le figuratif ici, avec ces rythmes répétitifs à mi-chemin entre la world et la techno, ces bruits curieux, ces nappes de synthés et ces reprises à la Tangerine Dream ou à la Klaus Schulze. "Psychic chasm" est un titre à part, trop synthétique pour être typique d'Ozric Tentacles. On aime ou on n'aime pas. "Zoemetra", le titre de clôture, renoue par contre avec du OT beaucoup plus "classique".
"Spirals in hyperspace" trouve un Ozric Tentacles et surtout un Ed Wynne en très grande forme. Un excellent cru pour tous les fans du groupe et un album à conseiller à ceux qui cherchent à le découvrir, au même titre qu'un "Erpland" ou un "Arborescence" qui malgré le nombre des années demeurent des albums de référence.
Note : 5/5
Benoît Herr
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