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Fin novembre, sortie de l'EP "Linoleum" d'une demi-heure se composant au trois quarts de morceaux d'un double (!!) album devant sortir quelque mois plus tard. Déjà ce genre de procédé sent l'arnaque, du genre "je vais vous vendre deux fois les mêmes morceaux". Et en fin de compte la moitié d'une année après on a un simple CD. Un condensé ? Non un volume one, l'autre devant sortir? plus tard (date qui me paraît plus juste).
Un admirateur (de mes chroniques? va savoir, de Koid'9? peut-être, de prog? c'est déjà plus sûr) me confiait il y a quelques jours que l'on ne pouvait rien faire de vraiment neuf, et qu'il fallait revenir en arrière, faire du rétro-prog voire même nier la technologie. "L'école suédoise, quoi" je lui répondais. Et bien figurez-vous que pour nos heavy-progueux suédois si particuliers dont je vous ai déjà parlé dans le numéro précédent, j'ai nommé Pain Of Salvation, il en est de même. Ils ont choisi de retourner aux origines du hard, le blues-rock. Certes le premier très court morceau de l'édition limitée est un hommage savoureux à Queen mais pour ce qui est du reste, on tombe dans la poussière du Texas et la flotte du Mississipi. Le son crépite, la guitare sature, pourtant la plupart des chansons restent relativement calmes ou du moins lentes (à part l'énergique "curiosity") ce qui évidement surprend. "Scarsick", le précédent album, lorgnait vers la jeune génération, surtout sa "side A", celle des "tubes". Là, même si l'on garde la dichotomie vinylienne fictive (plus à propos) de deux faces on tombe dans les dark seventies, et encore celle de Led Zep. Bref pas de comparaison si ce n'est que l'album apparaîtra plus facile d'accès que les cinq premiers disques à ceux qui ne sont pas des fans. S'il y a concept, c'est purement musical, un désir délibéré de se replonger dans ce qui a influencé le groupe (pour s'en convaincre il n'y a qu'à écouter la très réussie "innocence" avec sa slide et ses vocaux languissants), car il est vrai que l'on retrouve des accents propres au groupe mais quelque part peu de ce qui a fait sa particularité. Bref autant le dire, pas de bizarreté, de constructions anormales, d'airs dissonants, de fusion, donc pas de prog. Le seul album qui peut rappeler "Road salt" c'est encore "Be" (celui que j'avoue aimer le moins) parce qu'il a tendance à partir dans tous les sens, sur des pistes comme le negro-spiritual "of dust" (prenant au bout de quelques écoutes), "tell me you don't know" (typiquement blues) et surtout le Paolo Contien "sleeping under the star" qui fait plus gag qu'autre chose. Pour le coup, comme "Scarsick", je préfère donc la très bonne et sans erreur "side B". Bien que la "side A" possède son lot de réjouissance comme "no way" ou la magnifique et douce "sisters".
Alors pour reprendre le début de ma chronique faut-il reculer pour mieux avancer ? L'avenir nous le dira mais il faut avouer que là, à force de reculer le groupe ne fait plus de prog. Va savoir s'il est même dans le rayon "Metal Hurlant" et pas plutôt dans la rubrique "Au-delà du prog".
On a donc un album qui ne révolutionnera pas au premier abord le monde du rock et à plus forte raison celui du prog mais qui est une des entrées les plus faciles au monde de Pain Of Salvation. On le trouvera pourtant vite très attachant, car à l'image de son fabuleux chanteur (interprète aux capacités d'un Labrie mais encore plus émouvant) il met en valeur la qualité principale du groupe : l'âme.
Lord "prog" One
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