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Troisième album de ce groupe allemand dont le batteur et le chanteur participent à Alias Eye et qui ont emmené avec eux leur producteur Christian Schimansky pour en assurer l’enregistrement.
La musique de PGM est à l’image du premier titre, je ne sais comment le formuler, pas froide mais propre, au son technologique, non sans âme, mais policée. A la basse tendue à l’extrême au son presque "fonk", répond une voix chaude et haut perchée à l’instar de Michael Sadler de Saga qui permet des mid tempo ou des climats atmosphériques comme sur "whitescape", tant elle meuble et enveloppe le propos musical voire même captive la majeure partie de notre attention, hypnotisé que l’on est peut-être déjà par le jeu de basse de Dennis Sturm.
L’effet provoqué, les développements proposés me font penser à Versux X, le son peut-être, mais au Versux X entendu au festival d’Orthez il y a 2 ans, qui nous a fait comprendre là, que son âme n’était pas celle rendue par le son froid des disques. "Hugging horses" confirme cette impression avec un équilibre entre guitare et piano puis un propos entre Saga et un néo ambitieux et classieux qui touchera sûrement ceux qui ont aimé le "Different ways" des suedois de Xinema.
Un tournant est pris avec le quatrième morceau "protean profile". Même si la musique demeure toujours compacte, elle s’aère un plus et apparaît un PGM reproduisant Landmarq première mouture, pas celui fadasse de Tracy Hitchings, mais le défrichant et ambitieux Landmarq emmené alors par Damian Wilson dont on croit qu’il chante ici, tant Philip Griffiths modulant sa voix à merveille, parvient à en prendre le timbre.
"Winter’s edge part 1" et sa magnifique intro acoustique en est la suite logique et les séquences qui composent les 11.17 minutes sont les plus ambitieuses de l’album même si le morceau "nuage bleu" est sans doute le plus émouvant. Après une intro au piano banksien et une guitare acoustique à la Steve Howe qui émoustille les oreilles, la musique s’enflamme autour d’un faux rythme bossa nova, une voix encore plus profonde au piano et un moog plein de sensibilité, pour une musique qui vous enveloppe et vous drape de sous-entendus.
Le morceau final est un peu maladroit puisque "winter edge part 2" n’est qu’une reprise courte de la partie 1. A noter que si vous laissez passer une minute de blanc, vous bénéficiez de 90 secondes supplémentaires.
Si le premier album "Summerland" contenait 90% de passages lents, la tendance s’est heureusement inversée ici et le fameux cap du troisième ouvrage prend ici tout son sens tant la différence est grande et le but atteint.
Voilà l’exemple même du groupe qui a progressé sans se répéter et sans renoncer pourtant à ses fondamentaux.
Bruno Cassan
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