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Prymary est un groupe de metal progressif californien, dont "The enemy inside" est le troisième album et le second sortant sur ProgRock Records. Depuis "The tragedy of innocence", le dernier opus - qui ne m'avait guère impressionné, je dois le dire - Prymary a connu des changements de personnel importants. De la précédente formation ne restent que le guitariste Sean Entrikin et le batteur Chris Quirarte (qu'on a entendu sur l'excellent album de Roswell Six en 2009). Sont arrivés Neil McQueen aux claviers (mais c'est encore l'ancien claviériste Smiley Sean qui joue sur cet album), Rob Young à la basse et enfin le chanteur Jackson Preskett. Ce dernier possède une voix à la fois aiguë, nasillarde et éraillée qui ne me semble pas du tout convenir à cette musique. On pense vaguement à Tom S. Englund d'Evergrey mais sans la puissance ni le charisme.
L'album démarre par la suite en 5 parties qui a donné son titre à l'album. La musique est peut-être un peu moins explosive que sur le précédent album mais reste frénétique par instants. Seules les deux parties instrumentales et le dernier mouvement plus posé et mélodique me semblent plus intéressants. Les foisonnements rythmiques et les guitares hachées ont tendance à lasser assez vite. Chris Quirarte en fait vraiment de trop à la batterie. Et le son a tendance à être un peu brouillon. La voix passée au papier de verre de Preskett, guère puissante de surcroît, achève de me rebuter mais c'est une affaire de goût.
Et enfin, alors que l'on se dit que cet album reste globalement dans le même style - assez brutal - que le précédent, nous arrive le dernier titre, "trial and tragedy" et celui-ci fait 20 minutes ! Mais surtout, ce qui est étonnant est que le style est nettement moins metal et plus progressif. C'était déjà un peu le cas avec le dernier titre du précédent CD mais cette fois-ci, le changement est plus marqué. Les claviers sont essentiellement de l'orgue Hammond, la guitare électrique n'est plus typée metal et devient même aérienne par instants, un peu à la façon de David Gilmour (ça se confirmera sur un long solo assez mélodique). Attention, ce n'est pas du Pink Floyd et mais un rock progressif dont le côté metal est quasiment absent, presque typé années 70 cette fois. L'ensemble est aussi plus calme, notamment toute la première moitié avec des thèmes inspirés et des parties instrumentales plus subtiles. La voix de Preskett, moins forcée que sur les morceaux précédents, est également plus facile à apprécier. Enfin, on respire ! OK, il y a bien un passage agressif avec une sacrée accélération vers le dernier quart du morceau mais de courte durée et le final est assez lyrique. Là, Prymary fait un pas réel en avant, tout du moins en termes d'accessibilité et de bon sens mélodique, un morceau réussi qui mérite à lui seul que l'on s'intéresse à l'album. C'est dans cette voie que le groupe devrait évoluer, ou en tempérant un peu les excès cités plus haut.
Marc Moingeon
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