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Eh non, rien à voir avec R2-D2. En fait, avant RC2 il y eut logiquement RC1 ou plus précisément Radio Clip, une première mouture de ce groupe originaire du Venezuela, qui tourna intensément et qui produisit entre1988 et 1994 pas moins de quatre albums dont les ventes se chiffrent à plusieurs milliers d'exemplaires.
Après une dissolution, quelques remaniements de personnel et un déménagement à Barcelone, le groupe est actuellement constitué de : Felix Duque (chant), Pedro Misle (basse), Eduardo Benatar (batterie), Rafael Paz (claviers) et Mauricio Barroeta (guitares).
Leurs influences auto-proclamées sont désormais principalement Marillion, Yes, Rush, Genesis et Camel.
La présentation d'une démo à Musea vers 2000 a rencontré un vif succès puisque le label s'est engagé à éditer leur premier album. Ne restait plus qu'à compléter la trame de travail, et finalement ce premier album éponyme sortit en 2003. Il reçut paraît-il de bonnes critiques.
Je ne peux rien vous dire de plus à son sujet, ne l'ayant pas écouté, mais ce nouvel album démarre sur les chapeaux de roues par les 11 minutes de "time pieces", qui débute et se termine par un passage speedé à la façon des Japonais de Marge Litch où tout le groupe est emporté et nous emporte dans un tourbillon sonore étourdissant. D'emblée donc, on sent une certaine aisance pour ces musiciens, qui sont il faut dire déjà expérimentés, la plupart d'entre eux en tous cas. L'interprétation comme l'agencement des morceaux en sont des preuves évidentes. Pour autant par la suite, la prouesse technique ne sera pas un moteur, le groupe préférant visiblement mettre l'accent sur le côté agréable et accessible. Par ailleurs, les influences anglo-saxonnes priment sur celles de l'Amérique du Sud.
Le chant très présent est maintenant assuré en anglais, et cette mission est bien accomplie, malgré un léger accent peu gênant. Sa tonalité est plutôt haut perchée, rappelant un James LaBrie calme (ça m'a paru évident sur les morceaux "11" et "coming down again"). De plus, si elle n'est pas dotée d'un grand caractère ni d'une grande puissance, son interprétation quant à elle est variée tout au long des compositions.
Côté claviers, l'orgue est dominant et interprété avec une chaude ferveur qui fait plaisir, surtout dans ses parties solistes, même si j'aurais préféré que la production et le mixage le fassent sortir un poil plus en avant.
Les origines sud-américaines du groupe se font particulièrement sentir sur l'instrumental "el diablo suelto" (le titre en espagnol en est une preuve supplémentaire), avec ses rythmes dansants (à mon avis un peu kitsch par moments), et ses guitares acoustiques traditionnelles plus à mon goût. Le morceau en 2 parties "voice of the storm", aux amples développements instrumentaux, ce qui n'est pas pour me déplaire (notamment ses guitares aux accents camelo-floydiens), contient aussi quelques passages mêlant tradition et modernisme qui donnent une vraie spécificité à la musique de RC2.
L'importance du chant et la place accordée aux passages calmes ou mid-tempo, comme dans les premiers Marillion (mais la comparaison s'arrête là), me fait plutôt conseiller cet album aux amateurs d'un rock néo-progressif expressif et de qualité, ou plus généralement de belles mélodies soignées, la petite touche latine donnant un petit plus sans pour autant devenir encombrante.
Michael Fligny
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