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Pour moi le style hard-heavy progressif n'est qu'un genre comme un autre de la musique que nous préférons. Ayant écouté, humé, savouré,… la crème, je suis vite blasé devant la plupart des productions actuelles. Pourtant ce que certains ignorent (oui vous là-bas c'est de vous que je cause), c'est que le groupe dont je vais parler a réalisé il y a quatre ans une des meilleurs pièces du genre. Après un galop d'essai quasi introuvable, le line-up du groupe compte dans ses rangs rien de moins que Ray Adler (chant) de Fair Warning (le groupe de Jim Matheos) et Bernie Versailles (guitare) d'Agent Steel ; pourtant c'est un dénommé Nick Van Dick, guitariste, clavier et surtout auteur-compositeur-producteur qui mène la danse. Il sort "The fullness of time" qui se compose de 5 morceaux de 6, 6, 8, 16 et 22 ! minutes (on ne bave pas !). Ray Adler est un magnifique chanteur. Il dispose de la puissance et du domaine vocal requis pour le heavy-prog mais en plus et surtout il sait insuffler l'émotion aux mélodies de Van Dick pour leur conférer une poignante ambivalence désespoir/espoir. Bref chez Redemption la sensibilité rejoint la technicité. Certes on n'évite pas certains travers narcissiques habituels (des longueurs stériles dans certains soli de guitares, mais pas pour les claviers vu les compétences moyennes) et certains riffs bateaux. Le troisième album déçoit. Le riff d'un morceau est le même que celui… d'une piste précédente. Le début de "Blind my eyes" est quasi identique à celui du morceau titre qui fait d'ailleurs sous-exploité (bref on aurait pu les réunir en un seul). Heureusement l'émoi, le brio et surtout la beauté des mélodies sont toujours présents et sauve l'album, le rendant tout à fait digne d'intérêt. Qu'en est-il de "Snowfall on judment day". Seuls 4 morceaux sur dix sont longs (7 à 11 minutes) cela fait tout de même plus de 33 minutes. Ce n'est pas un hasard s'ils sont les plus aptes à satisfaire l'amateur de progressif. "walls" séduit dés le départ avec sa rythmique percu-basse et son refrain imparable. "black & white world" a un faux air de "forsaken" de Dream Theater en plus élaboré. Beau morceau sans reproche malgré des côtés déjà vus du groupe. Il est varié, plutôt doux et accès sur le piano. "love will kill us…" la "presque-suite" épique, a pas mal de passages instrumentaux et un final optimiste après un début plus sombre. Pour "keep breathing", Redemption nous joue encore la carte triste, on a déjà vu et donc on marche moins mais l'émotion reste palpable. 4 autres pistes font dans les 6'30 : les constructions sont plus simples, bref ce sont des chansons normales étoffées et qui constituent le côté pêchu de l'album, normal on est tout de même dans un disque de heavy. Mais il faut avouer que l'on est moins emballé surtout sur "fistfull on sand" difficilement digeste. Il faut un peu attendre le refrain pour sourire de plaisir après des riffs convenus. Restent donc deux morceaux de 5'. "what will you say" est une très belle ballade poignante et pas mielleuse pour deux sous. Pour finir notre chronique : le morceau tant attendu avec… James Labrie (oui oui de Dream Theater) : "another day dies". Primo ce n'est pas un duo, Labrie chante seul, il n'est pas utilisé au mieux de son potentiel et le morceau est d'un banal… une déception. En conclusion, on sera ravi que cet album fasse 70 minutes pour éliminer certains morceaux mais il fait un peu pâlichon à côté de l'inaltérable "Fullness of time".
Lord "Q-Tips" One
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