Ring Of Fire : Dreamtower (2003 - cd - parue dans le Koid9 n°46)
Le groupe –projet fondé par le chanteur/bassiste Mark Boals, dans le style "metal néo-classique" (encore une nouvelle étiquette !) a rapidement sorti un deuxième album après un début plus que prometteur chroniqué dans ces pages en 2002, "The oracle". En fait "the oracle" faisait déjà suite au deuxième album solo de Boals, justement intitulé "Ring of fire" où figurait déjà une partie des musiciens que l'on retrouve ici. "Dreamtower" reprend les mêmes acteurs, sauf le guitariste George Bellas, qui n'a joué que sur l'album studio précédent et a été de nouveau remplacé par Tony MacAlpine pour quelques rares concerts au Japon, lesquels ont donné lieu à un DVD et un double CD live, sortis uniquement sur le marché japonais, hélas… A part MacAlpine, Boals est toujours entouré des trois virtuoses hors-pair, forts en vogue en ce moment : Virgil Donati (percussion), Philip Bynoe (basse) et l'incroyable virtuose ukrainien de formation classique Vitalij Kuprij aux claviers. Kuprij, très pris par ses projets solos et son groupe Artension, qui vient de sortir son 6ème album, a cette fois enregistré ses parties à distance et a officiellement indiqué qu'il cessait de faire partie du groupe. Ce sera extrêmement dur de le remplacer si le groupe veut encore jouer live, à moins que Tony MacAlpine, lui-même un excellent pianiste de formation classique, ne passe de la guitare aux synthés ! Sur ce nouvel album, à la différence du précédent, Kuprij n'a d'ailleurs co-signé que quatre des treize titres, la majorité venant de MacAlpine et, pour la première fois, Virgil Donati a composé également 2 morceaux, plus un avec le guitariste. Le style de "Dreamtower" est légèrement différent de celui de son prédécesseur, même si cela ne se remarque pas forcément sur le morceau d'ouverture "déjà vu" qui pourrait figurer sur un album de Yngwie Malmsteen, comme "Trilogy" avec quand même une place plus importante laissée au claviers (et au piano). Au fait, ce n'est pas une reprise de son morceau porteur du même titre sur "Odyssey", mais c'est un peu le même genre… "dreamtower" qui suit est magnifique, pompeux en diable mais toujours assez classisant. Mais de façon générale, les styles abordés sont plus variés, on retrouve nettement moins de morceaux très rapides, ce qui n'est pas plus mal. Il y a même DEUX ballades et finalement un peu moins d'influences classiques, bien que celles-ci soient toujours assez nettes, sauf vers la fin de l'album. Donati, plus ou moins fidèle à son style au sein de Planet X (où joue aussi MacAlpine, qui se dévergonde dans le jazz-rock depuis quelques années !) a co-signé trois titres particulièrement heavy, aux tonalités étranges et aux rythmes compliqués, sur lesquels Boals a eu du mal à coller ses lignes mélodiques, on s'en aperçoit notamment sur "system utopia" au refrain pas très convaincant… "murders by numbers" est plus réussi… On pense un peu à du Planet X chanté quand même, un mélange intéressant ! Quelques morceaux sonnent de façon vaguement commerciale avec leur son plus léger, leurs mélodies très accrocheuses comme les excellents "laputa" et "ghost of america". Par rapport à "The oracle", "Dreamtower" s'avère aussi globalement plus efficace. La plupart des morceaux tournent autour de 5 - 6 minutes et privilégient les mélodies vocales cette fois, tout en laissant de la place à des parties instrumentales souvent riches et remarquables. Ainsi, les morceaux sont souvent progressifs sans être particulièrement démonstratifs. De même, à part sur un ou deux morceaux plus heavy, Mark Boals chante de façon plus naturelle et force peu dans les aigus, comme il pouvait le faire chez Malmsteen. Et sa voix est bien plus remarquable de cette façon-là. "Dreamtower" est peut-être un peu moins progressif que "The oracle", moins orchestral aussi (les claviers sont un peu en retrait sauf pendant les solos) et c'est un peu dommage mais en contrepartie, il possède pas mal de mélodies très fortes et une plus grande variété, ce qui en fait une suite intéressante au lieu d'une simple répétition prévisible. Marc Moingeon |