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“All songs by André Andersen”… Mince alors, il n’a toujours pas compris qu’il fallait impliquer le bassiste Steen Mogensen et le chanteur John West dans les compositions. Ben oui, Steen et John ne se débrouillent pas si mal dans Cornerstone et Artension ! Résultat, « Eyewitness » ressemble comme deux gouttes d’eau à ses prédécesseurs « The mission », « Fear », « Paradox »… Tel Pendragon ou Jadis, Royal Hunt sort toujours le même album ! Un thème classisant façon Vivaldi joué aux synthés, un rythme accrocheur, une mélodie mémorisable, une guitare rythmique implacable et un chant au dessus de tout soupçon, telle est la recette de Royal Hunt depuis ses débuts. Le groupe a beau avoir changé deux fois de chanteur, cela n’a pas eu une grande influence, même si John West dispose d’un beau brin de voix… Cela dit, « Eyewitness » est, en soi, un foutu bon album de heavy metal mélodique qui ravira les fans du groupe, ainsi que les nostalgiques de Rainbow ou de UFO. Le concept de « Eyewitness » évoque la main mise des médias sur notre vie actuelle. L’album s’ouvre sur une cacophonie internationale de flashs infos avant qu’une puissante intro instrumentale ne donne le ton. « hunted » est un morceau d’ouverture typique du style de Royal hunt, pêchu comme il faut, qu’on croit connaître depuis toujours. Même chose pour le mid-tempo « can’t let go » qui semble sorti de « The mission ». « the prayer » est très différent : quasiment religieux, il est basé sur un thème d’orgue « à la Jean-Sébastien Bach » sur lequel vocalise un West en état de grâce, soutenu par des chœurs gospels. Très beau, mais trop court… « edge of the world » est plus musclé, bien dans la mouvance prog-metal d’aujourd’hui avec une guitare wah-wah fort à propos. John West fait de gros efforts pour sonner plus méchant qu’il ne l’est réellement. Des nappes de synthés, des petits oiseaux, « burning the sun » s’amorce comme de la musique new-age, avant d’évoluer vers un tube typique des danois : cette chanson aurait pu figurer sur « Paradox » sans problème… Ambiance de pub, boules de billard qui s’entrechoquent et rire de foule, « wicked lounge » est le titre surprenant du disque. Un saxophone sucré (Steve Daniels), un orgue à la Rhoda Scott et des chœurs imprègnent la chanson qui évoque un standard de Frank Sinatra. Retour aux choses sérieuses avec l’instrumental « 5th element » qui fait parler la poudre. Jacob Kjaer est un bon guitariste quand Andersen le laisse s’exprimer un tant soi peu… « help us god » est un bon gros morceau de heavy-rock climatique comme on les aime, tandis que « game of fear » repose sur un rythme effréné. John West se laisse aller à quelques hurlements, mais on est quand même très loin de Judas Priest ! C’est « eyewitness » qui conclut le concept de la plus belle façon qui soit. Royal Hunt calme (enfin) le jeu, Kjaer faisant entendre sa guitare acoustique, Mogensen sa basse fretless et un superbe violoncelle (Soma Allpas) faisant son apparition. Les chœurs féminins de Maria Mc Turk et de Laura Faurschou jouent leur rôle à merveille, alors qu’Andersen excelle au piano acoustique. Bien évidemment, le groupe se réveillera un tantinet en cours de morceau (c’est un euphémisme), avant de s’achever d’une manière un peu bizarre. Ce nouveau Royal Hunt ne révolutionne absolument pas le genre et c’est bien dommage. Toutefois, il ravira les amateurs forcenés du groupe qui trouveront en « Eyewitness » un disque gorgé de puissance et de mélodies.
Cousin Hub
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