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R comme Risettio (batteur initial remplacé aujourd’hui par Manfred Müller), P comme Postl (basse), W comme Wallner (guitare) et L comme Lang (chant/claviers), RPWL nous propose aujourd’hui "The rpwl experience", cinquième album studio du groupe en 8 années d’existence (un double live de 17 titres est sorti en 2005).
Initialement présenté comme une sorte de re-production de Pink Floyd (ils ont d’ailleurs commencé à se faire connaître par des reprises du groupe, et notamment "cymbaline", longue pièce de "More" qui relate un cauchemar) on perçoit que le groupe allemand, sans pour autant renier cette influence majeure qu’il continue de revendiquer, cherche maintenant à s’émanciper un peu de l’ombre du grand frère.
Débarrassons-nous d’abord des statistiques : "The rpwl expérience" c’est 10 morceaux -dont 4 de plus de 7 minutes- soit 67 minutes de musique plutôt bien ficelée et très fluide. En effet, il se dégage de la première écoute que ces allemands là sont de formidables faiseurs de chansons. Au delà de l’influence majeure dont on vient de parler, il apparaît de-ci de-là des réminiscences beatlesiennes ("where can I go"), de la genèse ("turn back the clock"), voire même d’ELO ("this is not a prog song") : il y a pire comme ciseleurs de jolies mélodies ! En revanche, ne cherchez pas ici des digressions tarabiscotées où s’entremêlent variations et rebondissements, RPWL produit une musique facilement lisible avec des structures souvent traditionnelles de type couplet/refrain… Ce qui ne l’empêche nullement de proposer de jolies pièces comme ce "silenced" de près de dix minutes, morceau d’ouverture où les parties chantées aériennes s’intercalent avec des riffs électriques très agressifs. La bonne surprise vient de la nouveauté du propos qui définit du coup, dès le départ, l’intention du groupe de s’offrir à nous dans un registre différent, lequel est parfaitement illustré dans le solo de guitare légèrement dissonant. On y trouve même, au milieu d’un long pont instrumental, un passage rythmique à consonance électro enchaînant sur un fort joli brin de synthé. Cette envie de renouveau se concrétise aussi dans "stranger" à l’intérieur duquel l’acoustique éthéré se dispute l’espace sonore à une rythmique lourde. Ce morceau à tiroir, progressif jusque dans sa structure, nous conduit à un solo de clavier jouissif style Manfred Mann (cf "don’t kill it Carol"). Pour sa part, le sombre et évocateur "masters of war", bien qu’assez linéaire, nous propose un travail à la guitare pour le coup très gilmourien.
A côté de ces morceaux progs aux ambitions nouvelles très affichées, des ballades plus classiques émaillent cet album, à commencer par un "breathe in, breathe out" assez convenu, heureusement contrebalancé par un "river", acoustique en diable, dont la lente descente en apnée atonale de plus de deux minutes nous renvoie à des plages psychédéliques anciennes, évocatrices de souvenirs émus.
Avec "The rpwl expérience", on retrouve avec bonheur l’influence du Floyd -dans la voix de Yogi Lang, dans certains sons (le piano liquide à la "echoes" de "watch myself), comme dans certains de soli de guitare- alors que par ailleurs RPWL réussit plutôt bien à affirmer ses envies de nouveaux horizons et nous produit un album de grands, extrêmement mélodique et bien équilibré. Et même si une chanson porte (fort justement) le titre de "this is not a prog song", ne vous y trompez pas, cette galette défend bien les valeurs du genre.
Le groupe tournera sur avril et mai en Allemagne, Belgique, Hollande, Pologne et même aux States… A quand chez nous ?
Dominique Jorge
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