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Précis comme un coucou canadien, Rush est resté fidèle à la cadence d'un album live tous les quatre albums studio. Mais ce "Different stages" est bien plus qu'un énième live routinier, ne serait-ce que par la dimension du machin : 3 CD, 3 heures et demie de musique, et même une plage multimédia -dont je pourrais vous parler le jour où j'aurai un lecteur de CD-Rom-, il y a de quoi faire... Et puis le groupe a annoncé qu'il comptait s'accorder une pause, alors autant profiter pleinement de ce dernier signe de vie !
Les CD 1 et 2 contiennent 19 titres de la dernière tournée "Test for echo" (97), dont 15 issus de la même soirée à Chicago, apparemment plutôt réussie, plus 3 titres de la tournée précédente, "Counterparts" (94).
Au programme, de larges extraits des albums "Counterparts" et "Test for echo" bien sûr, mais aussi une jolie brochette de vieux classiques : "the trees", l'inévitable "closer to the heart", "2112" dans sa version intégrale (plus de 21 minutes !) et l'imparable enchaînement qui conclue le CD 2, "natural science"/"the spirit of radio"/"tom Sawyer"/"yyz", ouf!, on en sort tout étourdi !
Les années 80 sont largement sous-représentées (hormis le génial "analog kid"), mais il est vrai qu'elles faisaient l'objet du précédent live, "A show of hands" (89).
Pour ceux qui ont déjà tous les albums studio (c'est votre cas à tous, non ?), l'intérêt d'un live réside dans les changements apportés aux morceaux, et ce "Different stages" apporte au fan (vous l'êtes tous, non ?) son lot de satisfactions, même si aucun morceau n'a été radicalement réarrangé : "driven" se voit enrichi d'un solo de basse, le final de "bravado" a été délicieusement rallongé, "closer to the heart" bénéficie d'un final encore plus jouissif que sur "A show of hands"... Et puis il y a, comme sur "A show of hands" d'ailleurs, mais dans une version sensiblement différente, le traditionnel mais néanmoins ébouriffant solo de batterie du grand Neil Peart, "the rhythm method". Le terme banal "solo de batterie", avec tout ce qu'il implique comme bâillements, convient d'ailleurs fort mal pour décrire cet exercice passionnant, qui prouve que ce type est le plus grand batteur du monde (mais vous le saviez déjà, non ?).
Ce n'est pas fini! Comme dans les Kinder surprise (attention! Publicité clandestine ! Je touche 1 Euro à chaque fois que je les cite !), il y a un troisième CD dans le paquet, intégralement enregistré au légendaire Hammersmith Odeon de Londres en... Février 1978, soit trois mois après la sortie de "A farewell to kings" ! Après les deux autres CD, il s'agit donc d'un véritable voyage dans le temps, à l'époque où Geddy Lee hurlait comme un malade dans les aigus, et où le son du groupe était nettement plus heavy. Le set comprend des interprétations impeccables de brûlots hard rock particulièrement efficaces ("bastille day", "anthem", "working man"...), à côté de titres plus ambitieux, dans le style ambiance SF dont le groupe raffolait à l'époque ("cygnus X-I", ou encore le classique "xanadu", qui figurait encore récemment dans la set-list du "Counterparts Tour"). D'autres titres datant de leurs débuts sont nettement plus anecdotiques ("fly by night", "in the mood"...).
On prend un immense plaisir à l'écoute de ce triple album hautement recommandable, ou plutôt JE prends un immense plaisir à l'écoute de ce triple album, mais je manque sans doute d'objectivité puisque je suis un grand fan (mais vous l'aviez déjà remarqué, non ?).
Ivan Agosti
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