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On pense tout de suite à Jethro Tull en raison du nom (rappelant un certain album de 1975) et de la silhouette de flûtiste sur la pochette. En réalité il s'agit bien plus que d'un clone, puisque l'on retrouve également des influences folk, l'ambiance dark-prog de Malombra, des passages acoustiques, ainsi que des bruitages et onomatopées apportant un soupçon de psyché. Derrière le nom de Sad Minstrel se cache le projet solo de Fabio Casanova, ancien claviériste de Malombra. Il assure seul le chant (alternant parfaitement anglais et italien) et tous les instruments : guitares électrique et acoustique, basse, batterie et percussions, flûte (tin whistle, à l'accent tellement celtique), claviers (beaucoup d'orgues) et program-mations.
D'emblée, le ton est donné, avec "mad minstrel" introduit par de l'orgue d'église, des ricanements renforcent le côté sombre, puis c'est l'arrivée du mellotron et de la rythmique, qui apportent un aspect mélancolique. Le chant fait penser à Fish. On enchaîne avec "canzone della bambina di Triora", morceau puisé dans la tradition occitane, chanté en dialecte, avec un son de flûte à la Ian Anderson, beaucoup de percussions, et vers la fin vient s'ajouter un solo de guitare à la Mike Oldfield. Le morceau "the flight of the phoenix" est principalement acoustique, d'où le contraste avec le refrain électrique sur lequel la voix s'élève tel un cri du cœur, et sur la fin des clochettes dans le style "tubular bells" ; ici la voix est particulièrement grave. Retour du mellotron pour "silent revelation", morceau en hommage au chansonnier italien Fabrizio De Andre. A mi-parcours nous avons droit à un morceau instrumental, "the butterfly", tiré du folklore irlandais, symphonique. Sur "a friend of mine", autre morceau acoustique, Fabio se dédouble, comprenez par là qu'il assure aussi son propre accompagnement vocal. On retrouve le côté celtique dans "the night of Beltaine", mais cette fois mélangé à l'ambiance dark-prog et son orgue d'église. Deux autres titres complètent l'album : "the…", morceau acoustique, calme voire même intimiste et "the wood of memories" tour à tour acoustique, planant, folk (portées de flûte) et s'achèvant en reprenant un passage de mellotron du premier morceau.
Incontestablement une belle réussite. La réalisation du sieur Casanova devrait en séduire plus d'un.
Jean Brianza
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