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Ce nouvel album de Salem Hill, formation encore à ce jour méconnue, risque bien de faire sortir de l'ombre ses auteurs inspirés. En effet, voilà un disque qui ne fait pas dans la demi-mesure, ni dans son propos (concept album sur le thème de la vengeance : un jeune garçon ressent en grandissant cette volonté et ce sentiment envers le "meurtrier présumé" de son père, décédé par sa faute dans un accident de voiture), ni dans sa réalisation (très bonne production et compositions enchaînées de haute volée, tour à tour enfiévrées et atmosphériques). Le résultat serait un compromis entre un rock néo-progressif symphonique très éloigné des standards du genre (comme le néo anglais). Ici, les guitares sont très largement mises en avant, sans débauche de claviers à tout va !), et un rock typiquement ricain façon Kansas (le chant de Carl Groves et le violon de David Ragsdale, discret mais très présent, ne trompent pas quant aux couleurs U.S de l'album). Il plane cependant tout au long du disque un sentiment de tristesse, des ambiances parfois sombres, renforcés bien sûr par le sujet dramatique de l'oeuvre. Ceci confère d'ailleurs à la musique une connotation toute floydienne, tout au moins pour ce qui concerne la période "The Wall" et "The final cut" (le titre "someday" pourrait tout à fait prendre place sur l'un de ces deux disques culte, avec sa volonté affirmée de ressembler comme deux gouttes d'eau à un morceau composé et chanté par le parano le plus célèbre de l'histoire du rock, j'ai nommé Roger Waters !). Voilà donc une bien belle réussite qui a le mérite de présenter un rock progressif conceptuel, original et inspiré tout en synthétisant diverses influences déjà bien établies (une difficulté que rencontre bon nombre de groupes prog actuels). Un sujet pleinement exploité et magnifiquement mis en valeur par des instrumentistes doués nous gratifiant d'une sacrée bonne musique ! A noter également que la présente édition comporte un titre bonus "evil one") qui ne dénoterais pas sur le dernier Pallas en date, le gros son et la pêche en moins !
Philippe Vallin
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