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Dans la légion néo-progressive avec guitare langoureuse et claviers parfois un peu limites côté son, Satellite était né des cendres de Collage en s'affirmant bon élève avec deux albums solides, à défaut de révolutionnaire : "A street between sunrise and sunset" (2003) puis "Evening games" (2005). Dernier épisode de cette trilogie, "Into the night", prévu à l'origine comme un album solo de Wojtek Szadkowski, propose une musique qui alterne passages atmosphériques et tempo bouillonnant pouvant rappeler le travail d'un Arena ou du Porcupine Tree période "Stupid dream". Mais c'est regarder un peu loin si l'on considère que l'album, loin d'être un échec, s'avère moins piquant que prévu. Il y a bien des séquences syncopées ("dreams"), une guitare langoureuse tirant vers un succédané Gilmour/Latimer ("into the night"), un interlude tout en piano organique ("lights") mais on retrouve également les écueils d'un genre photocopieuse avec ses sonorités eighties ("downtown skyline").
Quelques riffs agressifs viennent malgré tout ponctuer la chose, comme ce diablotin de "heaven can wait" mais on retiendra surtout la charmante combustion de "forgiven and forgotten" avec son rythme groovy, suave à la Sade (!) invitant une orchestration symphonique bienvenue allant au delà du sempiternel Mellotron. Dans ces moments là, on se dit que Satellite ne change peut-être pas de peau mais qu'il sait parfois jouer les caméléons avec subtilité.
Cyrille Delanlssays
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