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J’aime bien recevoir un disque dont je ne connais ni le groupe ni aucun des membres. Aucune idée préconçue. J’attends de me laisser séduire… ou pas. La maison de disque est généralement une indication quant au style musical. Sachant, comme tout un chacun, que Cyclops Records est spécialisée dans le prog, c’est donc de ce côté-ci qu’il faut situer Sensitive To Light. Le site Internet du groupe étant en gros sur la pochette du CD promo que Koid’9 a reçue, je ne résiste pas à y aller faire un tour. Et là, j’apprends que S.T.L. est le nouveau groupe du guitariste français Vince Leff après la mise en parenthèse de Saens (3 albums). L’album est basé sur l’apprentissage de la vie de Pinocchio qui se pose les éternelles questions : "D’où viens-je ? Pourquoi suis-je né ? Pourquoi devons-nous mourir ?".
Quant à la musique, elle est symphonique, ample, majestueuse. Le premier titre divisé en deux parties et bien nommé "Pinocchio" a des relents de Mike Oldfield, voire de Steve Rothery (Marillion). La basse de Claude Thill me fait penser par instant à Chris Squire. Les claviers tenus par Jean-Philippe Dupont créent des atmosphères "genesissiennes" avec des soli dignes de Wakeman. Quant à la voix, anglaise et féminine, de Jenny Lewis, c’est assurément un des gros atouts de S.T.L. car elle sait se faire tour à tour haut perchée et religieuse ("dreams are coming true tonight") câline ("birth"), émouvante ("carpe diem"), bref magnifique et originale. S’il faut absolument faire une comparaison avec une chanteuse connue, ce serait peut-être avec Heather Findlay (Mostly Autumn), bien que la voix de Jenny me paraisse plus diversifiée.
Ça y est ! Je suis séduit ! Et encore, je ne vous ai pas parlé des morceaux ! Les deux premiers dépassent allègrement les 10 minutes laissant l’auditeur pénétrer dans cet univers mélodique chatoyant où des atmosphères diverses s’entrecroisent. "kyrie" est un instrumental presque métallique sur fond de grandes orgues (représentant la mort du créateur Gepetto) au final symphonique. "travels" (l’autre instrumental) réalise la prouesse de nous faire voyager (!) musicalement sur tous les continents en moins de 3 minutes et demie ! "father" commence en blues puis s’oriente vers un rock percussif avant une pause acoustique pour finir en prog floydien (genre fin de Dark side). "snow" débute dans un climat doux "Vangelisien" et s’achève par un magnifique solo de sax (Cyril Queneau en invité spécial). Pas un seul titre à jeter ! Tous bons et diversifiés ! La claque, quoi !
Pour une surprise, c’est une très agréable surprise ! Un grand groupe français vient de naître ! Hallelujah ! Courez chez votre opticien et achetez une paire de lunette de soleil car vous allez, dans les prochains jours, être comme moi, hyper sensible à la lumière !
Gilles (Pour une fois, fier d’être français) Masson
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