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Ce groupe américain en provenance du Mississippi a vu le jour en 2004, d'abord sous le nom de Karma-Kannix, avant d'opter pour Slychosis, du fait de la préexistence des Suédois de Karmakanic (rappelons que ce mot fut inventé par Genesis sur "Selling England?"). Leur vision était d'abord plutôt dans la lignée classic-rock tout en intégrant déjà des éléments progressifs, un premier album en 2006 en est le témoignage, avant de se tourner plus franchement vers ce domaine plus exigeant pour cette seconde galette.
Le premier contact avec ce CD est un peu trompeur, car la pochette représentant un personnage zinzin (un des protagonistes du groupe travaille en milieu psychiatrique) pourrait laisser penser qu'on va entendre une musique foldingue qui part dans tous les sens. Il n'en est rien, mais cela ne présage en rien de son intérêt propre.
Le démarrage donne à penser que l'on navigue en terre néo-progressive mais avec tendance souvent instrumentale symphonique. Contre toute attente, plus on avance et plus on y trouve quelque chose de japonais, voir de russe dans la façon de concevoir la musique : cette exubérance débordante dominée par des claviers omniprésents et plutôt démonstratifs. Ce qui est bien vu est de faire appel à des claviers aux sonorités variées et peu habituelles. Malgré cela une guitare réussit de temps en temps à se frayer un chemin étroit mais s'avère être un élément de second plan.
Mais là où le bât blesse est l'usage d'une batterie aux sonorités synthétiques ne donnant pas toujours le change. En effet la dynamique est souvent brisée par ce son de batterie non naturel, et cela se ressent surtout quand la frappe est rapide et répétée. Fort heureusement seule la moitié des morceaux souffre de ce défaut pourtant souvent épinglé par les critiques. Mais il semblerait que ce soient des circonstances imprévues qui les ont séparés de leur batteur initialement actif sur le premier album.
Le chant pour sa part n'est pas une composante essentielle de Slychosis et ne fait que quelques apparitions. Différentes personnes plus ou moins convaincantes se succèdent à ce poste dont un/une invité/e : Ceci Smith à la voix étrange et ambiguë.
Les structures sont plutôt complexes, usant de breaks fréquents, faisant montre d'un savoir-faire évident.
En définitive les compositions de ce disque sont réussies, sans toujours provoquer l'enthousiasme, mais laissent deviner un vrai potentiel. Ce qui pêche avant tout est cette impression d'écouter un album solo de multi-instrumentiste. En tous cas on peut d'ores et déjà leur conseiller pour l'avenir de retrouver un vrai batteur. A partir de là tous les espoirs seront ouverts.
Michael Fligny
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