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On ne compte plus le nombre d’archives live de Soft Machine. Cinq d’entre eux sont déjà parus chez Cunéiform. Et pourtant, chaque parution est toujours un événement et montre à quel point les prestations live de ce groupe mythique, fleuron de l’Ecole de Canterbury, sont tout aussi indispensables que les albums studios. Avec "Grides", il est clair que nous avons droit à ce que beaucoup considèrent comme le meilleur de Soft Machine. C’est à dire l’époque où la formation était en quatuor avec Wyatt, Ratledge, Hopper et Dean. De plus, et c’est la première fois, Cunéiform nous gâte avec un DVD bonus dans lequel on peut enfin voir en vidéo le groupe évolué pour la télévision allemande en Mars 1971. Je vous le dit tout de suite, ce n’est pas l’intégrale du concert mais juste un extrait d’une vingtaine de minutes. C’est court mais c’est suffisamment jouissif pour savourer cette ambiance si particulière. Les images psychédéliques qui viennent en effet accompagner les musiciens un peu trop sérieusement affairés à leur ouvrage sont parfaitement bien adaptées à la musique. Nous sommes d’ailleurs en pleine période de transition où la musique alterne entre jazz coltranien (le Fender et l’orgue saturé de Mike Ratledge y sont hallucinants) et free jazz (le saxello d’Elton Dean y est particulièrement présent). La section rythmique n’est pas en reste. Hugh Hopper sort des sons incroyables devant un Robert Wyatt très vif et concentré sur sa batterie. Pour ce qui est du CD audio, il s’agit d’un concert enregistré à Amsterdam en Octobre 1970, alors que le groupe peaufinait encore ce qui allait devenir l’album "Fourth". La setlist est exceptionnelle, regroupant à la fois du "Third" et du "Fourth", sans doute les disques les plus intrigants de Soft Machine, dans une atmosphère encore proche du "Volume 2". Aux amateurs qui se demanderaient encore si "Grides" vaut vraiment la peine après la flopée d’archives live déjà sortis aujourd’hui, je dis ceci : les morceaux qui figurent sur cet album sont transcendés et plus compacts qu’en version studio (j’ai toujours sous estimé "Third" à cause de sa production vraiment crasseuse) et le son est y exceptionnellement bon. Il est aussi indispensable que le "BBC Radio 1967-1971" sorti il y a 3 ans chez Hux Records.
Patrick Robinet
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