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1976. J'écoute "the gulf of knowledge", sixième chanson du très (très) beau vinyle qu'est le deuxième Taï Phong ("Windows"). Sur un délicieux entrelacs de guitares acoustiques, une batterie vient de poser, et comment !, en un étrange solo tout en finesse, peu en rapport avec les canons de l'époque et tout à fait réjouissant. Le gamin s'appelait et s'appelle toujours Stéphane Caussarieu.
2009. On enlève quelques lettres au mythique Taï Phong et nous voilà devant une galette, plus petite. Le groupe ? T. Phan. Consonance asiatique et rappel du prénom Stéphane. Le nom du disque ? "Last warrior", un guerrier qui était jadis l'emblème du groupe de JJG, Khan, Caussarieu et Cie? Mais en guise de groupe, on a plutôt le droit à un album solo, le doué Caussarieu assurant à lui seul batterie, l'essentiel des guitares et les claviers. D'où cette impression maintes fois ressentie devant un tel cas. Comme un vague ennui languissant en dépit de compos parfois très réussies. Beaucoup de vagues éthérées de synthés ; C'est souvent linéaire, sans aspérités. On est dans ce que Taï Phong cherchait à l'époque dans certains de ses passages instrumentaux avec ce qu'il faut de délices asiatiques ("the bridge") ou de clins d'yeux plus variétés et plus pêchus ("livin' God"), mais au chant, Stéphane ne vaut évidemment pas Jean Jacques... Ceci dit, il sait faire beaucoup de choses Stéphane : jouer funky ("play like that"), balancer une simple et poignante ritournelle devant son clavier ("New York light's on") où sa voix fragile rappelle celle d'Andy Latimer. La filiation à Camel (période eightees) est évidente sur certains morceaux plus copieux dont le dernier "lost in the koursk".
À l'arrivée, un "Last warrior" intéressant à plus d'un titre mais à qui il manque un vrai groupe pour souder au mieux toutes ces bonnes idées. Comme qui déjà ? Alors, T.Phan ? Heu... Pas complètement?
Jean-Marie Lanoë
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