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Enfin le nouvel album de Taal est arrivé ! Je surveillais sa sortie depuis leur superbe prestation scénique de Saint-Palais, à l'occasion du festival Crescendo 2002. J'en attendais beaucoup et je n'ai pas été déçu, loin de là ! Pour ceux qui ne connaissent que leur 1er album "Mr Green", je rappelle que le line up actuel comprend 10 musiciens talentueux : Anthony Gabard (guitares électriques et acoustiques), David Stuart Dosnon (basse), Loic Bernadeau (batterie acoustique et chant), Igor Polisset (batteries acoustique et électronique), Sébastien Constant (claviers), Hélène Sonnet (flûte et chant sur "blind child"), Manu fournier (violon et saxophone), Gaelle Deblonde (violon), Manue Bouriaud (alto) et Medhi Rossignol (violoncelle). Le livret comprend des dessins de Loic, qui m'ont fait penser à Moebius, celui illustrant "the purple's lips" rappelant même Enki Bilal, pour lequel j'ai beaucoup d'admiration (souvenirs de ma prime jeunesse, lorsque j'étais lecteur du magazine Pilote). Les dessins ainsi que les paroles énigmatiques nous plongent dans un univers futuriste, mystérieux, le concept de l'album étant une sorte d'invitation à un voyage dans un monde imaginaire et ô combien musical. Il est difficile de citer des influences tellement elles sont multiples et aménagées à la sauce Taal, pour donner un produit original. Tout au plus peut-on comparer Taal à Zappa, compte tenu de la créativité et dans la mesure où ça part dans tous les sens, avec des breaks et de multiples changements de rythme.
Etes-vous confortablement installés ? Mettez votre QI en veilleuse et branchez vos enceintes directement sur votre cerveau ; oubliez tous vos soucis matériels et attachez votre ceinture, pour un voyage instrumentaal, spatio-temporel, guidés par la musique de Taal… D'entrée avec "skymind", le violoncelle et clavier créent une ambiance étrange, suivis de quelques coups de guitares, des murmures… Des tourbillons de notes, tous les instruments se mêlent, tel un débat parfaitement orchestré. Le piano annonce le deuxième morceau "yellow garden", un court passage de violon dans le style de Steinhardt (Kansas), puis on dérive à l'est accompagnés par la flûte. Sur "blind child" (morceau le plus symphonique de l'album) on trouve des influences classiques. Un passage acoustique, staccato, amène la belle voix d'Hélène Sonnet qui pour l'heure a posé sa flûte. Les morceaux se suivent mais ne se ressemblent pas ; ils réservent tous des surprises. Plusieurs styles de musique se succèdent. Rien dans l'intro heavy ne laisse présumer un passage planant, presque psyché, au milieu de "the purple queen's lips", qui s'achève tout en puissance avec un solo de guitare. "The egg-shapped moon" comporte de très beaux passages symphoniques, dignes d'un orchestre classique, en alternance avec des passages plus électriques. C'est au cri de baleine (bruitage réalisé à partir du violoncelle) qu'arrive le dernier morceau, "stratus" (13'24"), parachevant un sublime album, mêlant à la fois passages heavy, oriental, musique tsigane, un petit retour vers les sixties, un côté jazzy avec le saxophone… L'album est bien plus complexe que ces quelques remarques. Durant ses 56 minutes (pour seulement 6 morceaux) on ne s'ennuie pas une seconde ; comme je l'ai annoncé cet album est comme un voyage qui nous permet d'explorer toutes sortes de musiques en une seule. La musique de Taal est très riche, très variée et menée de main de maître. En un mot je dirais : megasomptueubellissimextragigantes-que (désolé, je n'ai pas trouvé de mot dans le dico, taalement c'est bon !).
Jean Brianza
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