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Amateurs de grand trip cosmique et de musique électronique de haute qualité, ne passez pas votre chemin car ce disque est fait pour vous. En effet, avec ce “Interstellar memories”, Tales (voilà donc encore un intitulé manquant singulièrement d’originalité !) affiche d’entrée de jeu de très hautes “ambitions cosmiques” et se voit directement propulsé dans la cour des grands (celle des grandes heures de Klaus Schulze, Tangerine Dream, et plus récemment celle des californiens John Serrie et Michael Stearns, tout deux grands spécialistes dans le domaine des grands voyages sidéraux et autres “soundtracks” de planétarium). Derrière ce nom d’artiste quelque peu éculé se cache un seul homme aux commandes, le claviériste français Jean Luc Hervé Berthelot, dont l’indéniable talent devrait à coup sûr faire pâlir de jalousie le Jean Michel Jarre contemporain le plus mégalo ! Tout au long de ce magnifique concept album science fictionnel racontant l’histoire du “paradonka” (le vaisseau spatial idéal pour voyager de système en système à travers la galaxie !), le claviériste développe une musique atmosphérique et évocatrice à grand renfort de nappes et de textures synthétiques (entre Eno, l’”ambient music” en vogue actuellement et la “Californian school” pour ce qui est du côté visuel et” stimulateur d’imaginaire”). Dès le “décollage” du disque, le ton est donné : nappes obscures évoquant le vide interstellaire, voix robotiques d’outre espace, effets synthétiques et immenses accords venus de nulle part. C’est bel et bien à une aventure cosmique à laquelle nous sommes conviés, au travers d’une oeuvre qui se vit comme un film de cinéma, nous faisant dès la première écoute perdre les pédales dans les méandres de cette musique hors du temps. Tales réussi sans peine à nous faire revivre des émotions que seuls jadis des albums comme “Rubycon” (TD), “Appolo” (B.Eno), “Planetary unfolding” (M.Stearns) ou encore “Albedo 0.39" (Vangelis) avaient pu nous faire vivre. On trouvera même dans ces “mémoires interstellaires” un hommage presque avoué au maître Klaus Schulze au travers du sublimissime titre “ankalerye’s terklands” (avec ses choeurs synthétiques chers au génie allemand et son inévitable “séquence” !), sorte de “Moondawn” revisité avec toutefois un son plus moderne et une approche typiquement 90's. D’autres morceaux du CD pourront également être rapprochés de la série des “Dark side of the moog”, collaboration heureuse de Schulze et d’un grand nom de la musique électronique actuelle, j’ai nommé Pete Namlook. Vous l’aurez bien compris, rien de très “rock’n’roll” dans le présent CD chroniqué (à écouter religieusement bien calé au fond de votre fauteuil, un casque sur les oreilles pour en apprécier toute la saveur !), mais une oeuvre nostalgique sans être passéiste qui mérite bien que vous y jetiez une oreille curieuse. Superbe surprise !
P.Vallin
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