Urban Tale : Sign Of Times (2003 - cd - parue dans le Koid9 n°45)

UrbanTale_SignOfTimes.jpg

Hourra, le petit prodige du rock mélodique revient ! Souvenez-vous, je vous avais déjà parlé de ce jeune combo finnois au détour d’un article intitulé «Quand l’AOR progresse». Depuis, Urban Tale a fait du chemin, recueillant des critiques plus qu’élogieuses partout dans le monde. La Finlande ne compte que 5 millions d’habitants (rennes et Père Noël exclus parce que sinon ça ferait beaucoup plus…) et que de talents ! Nightwish, Stratovarius, Sonata Artica, TunnelvisionUrban Tale est assez différent de tous ces groupes de speed-métal progressif, car nettement plus soft et mélodique. Urban Tale est une version réactualisée de Journey et Styx. Adorant pour ma part ces deux groupes (je vous conseille d’ailleurs de jeter une oreille attentive sur leurs discographies des années 70 : si elles ne sont pas "progressistes", je me pends…), pas étonnant que j’aie craqué sur ce nouvel espoir. Urban Tale joue du rock FM, mais du bon : une musique assez légère rythmiquement (assez rare dans ce genre), avec des synthés turbulents, une guitare lyrique, des mélodies imparables, un chant remarquable et quelques velléités progressives. Ces dernières, certes discrètes, permettent à Urban Tale de s’affranchir de la mièvrerie inhérente à ce style musical. A première écoute, "Signs of times" semble en effet assez plat et mielleux, mais dès la seconde, vous vous prenez à chantonner les mélodies, à vraiment apprécier les breaks de guitares, les trouvailles sonores de synthés. C’est à ce moment que vous regrettez que Kimmo Blom ne chante pas du prog… Parce qu’il faut bien l’avouer, le point faible du progressif, c’est généralement le chant, tandis qu’il est bien souvent l’intérêt principal du rock FM… Kimmo lui, chante même mieux que Steve Perry de Journey car il est capable de descendre plus bas tout en pouvant atteindre les mêmes notes aiguës ! Pas étonnant lorsque l’on sait qu’ Urban Tale a commencé sa carrière en 1998 comme cover-band de Journey… La ballade "still strong" avec piano et moult violons rappelle effectivement le gang de Jonathan Cain et Neil Schon… Elle ne fait d’ailleurs pas partie de mes chansons préférées qui figurent plutôt en fin d’album. La neuvième, "beggar anf thief" est la première à me faire dresser les poils sur le bras : quelle mélodie mélancolique et quelle montée d’intensité mes aïeux ! Oui, ce titre est assez progressif… Tout comme les 3 suivants d’ailleurs. "Morning smoke" est un peu plus hard, mais avec une rythmique bancale très intéressante. "Monsters" est le meilleur titre de l’album : très moderne dans sa construction (alternance de passages atmosphériques et de montées en puissances jouissives) et son instrumentation (le bass and drum, les bruitages de synthés), il peut évoquer Porcupine Tree, Pineapple Thief ou même le Marillion récent. "Mary" (oh Marie si tu savais…) est une belle ballade au piano renforcée de pipeaux celtiques tout droit sortis de "Titanic". Quoi de mieux que cette belle mélodie sucrée pour conclure les 50 minutes de "Signs of times" ? Ce second album de Urban Tale n’est pas plus progressif que le premier (c’est bien dommage, car ce groupe a du talent à revendre…), mais ses qualités mélodiques en enchanteront plus d’un… à condition d’aimer Journey et Styx, bien entendu.

Hubert Allusson






Cet article provient de Koid'9 magazine rock & progressif

L'URL pour cet article est : http://www.koid9.net/sections.php?op=viewarticle&artid=1584