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Hongrois qu'il va pas le faire, et paf : à l'instar de "Terminator XII" ou "Rocky XXVII", voici "Wings of revelation II", le retour. Et si, aussi! Bof…
Je sais, elle est mauvaise, mais j'ai pas pu m'empêcher…
Voici donc János Varga, notre clone hongrois de ZZ Top, de retour avec ce second opus, bien dans la lignée de son "Wings of revelation I", sorti en 2000, généralement acclamé par la critique, et dont il perpétue la tradition instrumentale aujourd'hui.
Changement de line-up notable, pour ce deuxième volet des ailes de la révélation : exit en effet le claviériste d'After Crying, Zoltán Lengyel, qu'on pourra regretter pour son apport très "prog", remplacé par Szabolcs Nagy. A noter que ce dernier n'intervient que sur les six premiers morceaux (sur dix), et que c'est –mais oui--- János Varga lui-même, qui prend en charge les parties de claviers (assez limitées tout de même, il faut le dire) sur trois des dix compositions de cet album. Intervient également Péter Háry, à la basse et au chapman stick, dont on avait déjà eu l'occasion de juger de la dextérité et du savoir-faire lors du festival Crescendo 2001 à St Palais/Mer : eh oui, c'était déjà lui. Et puis, bien sûr, il n'est presque plus besoin de nommer István Király, cofondateur de East et alter ego de János, à la batterie.
Car János Varga, East et autres Art Reaktor (projet à l'initiative duquel on retrouve notre magyar barbu) demeurent méconnus du public occidental, en partie parce que leurs albums étaient alors censurés sous le régime totalitaire du gérontocrate hongrois János Kadar. Jugées subversives, leurs œuvres n'ont eu droit de cité que lorsque le label japonais King Records a enfin pu les publier, dans les années 80, mais c'était un peu tard. Artistes au sens le plus noble du terme, János Varga, István Király et les autres sont des écorchés vifs, à la recherche permanente de leur passé, volé par le régime qui sévissait alors de l'autre côté du rideau de fer. D'où les maximes illustrant les deux albums; "Wings of revelation I" nous dit : "cette musique est un pas vers un monde dans lequel les fantasmes dominent, où rien ne peut arrêter les ailes de la révélation, où le passé rencontre le présent". Deux ans plus tard, avec "Wings of revelation II", János a fait de nombreux autres pas dans ce sens, puisqu'il annonce cette fois : "L'opportunité s'est présentée, et je l'ai saisie. C'est une sensation magnifique que d'aimer et d'être libre".
De fait, si l'on revient au contenu musical de "Wings of revelation II", il s'en dégage un sentiment de formidable optimisme, de soulagement et de sérénité. Bref, on sent que c'est vraiment la révélation, pour le compositeur.
Encore plus orienté guitare que le premier volume, on ne trouve pas ici, comme sur le précédent, de longue suite de 20 minutes. Il s'agit plutôt d'une succession de tableaux instrumentaux aux riches mélodies, alternant les séquences franchement péchues, comme "freedom", le magnifique morceau d'ouverture, et des morceaux plus introspectifs, acoustiques, comme "candles", qui conclut l'œuvre, entre guitare acoustique et nappes de claviers.
Il y a sans aucun doute du Pink Floyd et du Camel dans cette musique, en plus animé, toutefois. Mais pas seulement : les aspects développements guitaristiques feront par exemple penser à du Jeff Beck, en plus symphonique. Si l'ensemble reste assez rock, des influences bluesy se font quelquefois sentir. Les aspects symphoniques pourront aussi évoquer un Pendragon, et les délires virtuosiques un ELP.
Mais surtout, il y a de l'optimisme, dans ce "Wings of revelation II", bien plus encore que dans son prédécesseur, ce qui en rend l'écoute très agréable, pour peu que l'on aime les développements instrumentaux. Clairement, pour moi le "II" est un peu comme le "I", mais en mieux encore.
Benoît Herr
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