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Rick Van Der Linden fut le premier claviériste que j’ai vraiment aimé. Bien avant les Keith Emerson, Rick Wakeman, Jon Lord ! En effet, il était la tête pensante du groupe hollandais Ekseption qui avait repris "la 5ème symphonie" de Beethoven à la sauce rock jazz (ainsi que "la danse du sabre" – Katshaturian – en face B). Combien de fois ai-je écouté ce 45 tours, je ne saurais le dire, mais en tout cas plusieurs centaines de fois ! Je guettais ensuite chaque sortie de 33 tours où je me régalais de ses adaptations de Mozart, Bach, Vivaldi… Puis, les cuivres quittèrent le groupe et Ekseption, après un album bancal, se sépara. Rick s’en alla fonder Trace, tout aussi génial, dans la droite ligne d’un ELP ou Triumvirat. Hélas, après 3 disques (très difficiles à trouver), je n’entendis plus parler de lui. Il sortit quelques albums sous son nom que j’ai pu trouver en CD lors d’une de mes expéditions à Amsterdam. Pendant quelques années, Rick assura la production de quelques artistes pop (48 albums réalisant 6 millions de copies vendues).En 2002, Rick avait reformé Ekseption. Je suppose qu’il repris le nom d’Ekseption car celui-ci était plus célèbre que le patronyme de Trace mais aucun membre original hormis lui-même ne prit part à l’aventure. Toutefois, cette reformation resta très confidentielle. Enfin, incidemment, j’appris que Rick avait disparu le 22 janvier 2006 d’un arrêt cardiaque.
Musea nous propose de le retrouver en DVD pour deux (trop courts) concerts temporellement très différents. Le premier est extrait de la célèbre émission allemande Musikladen et fut enregistré le 22 mai 1977 avec son groupe Trace. La configuration du groupe est outre Rick Van Der Linden à l’orgue, au piano et au mini-moog, un autre claviériste (qui fait plus tapis), un guitariste (qui devient également bassiste au gré des morceaux) et un batteur qui n’est autre que l’actuel batteur de Marillion, Ian Mosley himself et surtout plus jeune de 30 ans ! Seulement 4 titres pour moins de 20 minutes ! Les images datent terriblement ! Les cameramen des studios de télévision filmaient quasi exclusivement en plan fixe (les caméras devaient être très lourdes à manier). Les couleurs n’ont pas trop vieilli et il n’y a aucun défaut de pellicule. Quant à la musique, évidemment elle date aussi mais elle est toujours à mes oreilles toujours aussi somptueuse. L’interprétation de Rick est époustouflante au piano sur "pathetique". Quand il passe en formation de groupe électrique jonglant entre tous ses claviers, avec sa veste rouge brodée or, on le sent à la peine, imitant en cela un autre Rick (Wakeman, mais vous aviez compris). Ian Mosley joue ces morceaux instrumentaux avec maîtrise insérant déjà quelques plans à la double grosse caisse. 8 minutes supplémentaires nous sont offertes en bonus pour le medley collé à base de "confrontation" (extrait de l’album "White ladies"), "preacher bird" (extrait de l’album "Birds"), un solo de Ian Mosley et "a memory" du premier album éponyme de 1974. à l’évidence, des parties du concert ont dû disparaître car de temps en temps viennent des images au ralenti.
Le deuxième concert date du 14 juin 2003 (lors de la reformation d’Ekseption donc) enregistré live dans une petite salle. On peine à le reconnaître avec ses cheveux blonds-gris, sa barbe courte et ses lunettes lennoniennes. 40 minutes à peine pour interpréter 8 titres (dont le fameux "the fifth symphony"). Le bougre était encore bigrement habité derrière son véritable orgue d’église (avec pédalier, tirettes sur les 2 côtés), assis sur son banc en bois. Quant à son agilité des doigts, elle était restée intacte. Pour le vérifier il suffit de regarder "happiness" joué en rappel à l’orgue Hammond.
Enfin, 2 bonus : l’un de 1973 dans lequel ça fait drôle de le revoir avec la première incarnation d’Ekseption jouer "toccata" avec ses cheveux longs, sa barbe longue (presque qu’autant que les ZZ Top), son pantalon à fleurs et surtout entouré des 2 saxophones ! Quant au second, c’est "fireworks - gaillarde" qui fut enregistré le 20 juin 2003, brut de fonderie car en son non remixé. Ce titre ne rajoute pas grand chose a ce qui a été vu précédemment, surtout que durant les 16 minutes que dure ce titre on a droit à un interminable solo de batterie parfaitement dispensable.
Un DVD pour garder la Trace d’un musicien Ekseptionnel !
Gilles Masseksption
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