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Cela ne nous rajeunit pas, déjà quatre ans que Vanden Plas vient à période régulière égayer nos oreilles de leurs magnifiques chansons. D’autant plus que ces gaillards, tel le bon vin, se bonifient avec le temps. Depuis le premier album, le déjà très bon "Coulour temple", nos amis allemands nous ont en effet proposé un EP intéressant ("Accult") grâce auquel ils ont prouvé que leur musique passait aussi bien unplugged qu’en studio, et, un deuxième album à mon sens trop hermétique de par sa composition complexe mêlant Heavy et Progressif. En tous cas, bien moins plaisant que leur premier essai. De plus, il vous faut savoir, si vous avez hiberné du monde musical pendant cette période, que VP est désormais un groupe d’une haute technicité, tant en studio que sur scène. C'est là où d’ailleurs les progrès ont été immenses, ceux qui étaient à Bourges comprendront aisément.
Trêve de nostalgie, je vais aujourd’hui vous parler de VP cuvée 99, ou plus simplement du troisième album des teutons, à savoir "Far off grace". Il faut bien le dire, j’étais très impatient de tenir l’objet entre les mains. Un peu trop peut-être. Le packaging est superbe, les gros moyens ont été de mise. La pochette est belle, on y retrouve l’œuvre d’art qui avait fait son apparition sur "The god thing", à prendre dorénavant comme l’emblème du groupe. Les photos sont belles, on connaît encore un peu mieux chaque membre du groupe. Voyons cela comme une volonté de faire corps avec les fans. Pas déçu sur ce point-là, donc. Mais en ce qui concerne la première écoute, je dois vous l’avouer, je n’ai guère été emballé. Rien de bien transcendant me semblait-il, seuls "iodic rain" et "inside your head", avaient retenu quelque peu mon attention.
Il m’a bien fallu environ une heure, pour rassembler tout mon courage et tout l’amour que j’éprouve pour VP, avant de renouveler l’expérience. Et là, comme par magie, tout avait changé. Quelle fée entre temps a bien pu intervenir sur la galette pour que l’album me semble à ce point changé ? En fait, je compris bien vite que cet album ne s’appréciait pas en une écoute, tout simplement comme la musique en général. Alors voilà, ça commence par "I can see", à fond de sixième, riff lourd, rythmique qui fait mal. C’est beau, rapide, le synthé remplit merveilleusement bien son rôle soulignant de son empreinte tout le titre. Le refrain est génial et l’on remarque que la production de la batterie est enfin à la hauteur. Solo inspiré de Stephan Lill, il a rudement progressé le bougre. Un titre rapide mais qui en filigrane est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. On passe ensuite au titre éponyme de l’album, intro absolument grandiose, Andy Kuntz chante comme un dieu. Chanson mid-tempo qui nous conduit à un refrain plaintif du plus bel effet. La production de Denis WARD fait des miracles. Un titre magnifique qui donnera tout son potentiel sur scène. "Into the sun", quant à elle fait la part belle à Torsten Riechert, le bassiste, on ressent quelque peu l’influence des groupes allemands des années 80. On se dit alors que VP réussit son pari en mêlant Heavy et progressif de façon magistrale, tout en conservant l’attrait des compositions et en évitant d’en faire trop et ainsi de devenir ennuyeux. Ils ont trouvé le parfait dosage, c’est tout à leur honneur. "Where is the man" confirmera sans peine ces dires.
Le groupe a une telle cohésion qu’il semble qu’aujourd’hui chaque musicien soit à son apogée. Aucune note n’est à gommer de cet album, pas un passage de celui-ci ne peut-être oublier. "Iodic rain" est le point fort de l’album. Le mix parfait des influences des musiciens. Arrangements de hauts niveaux, refrain digne du hit en puissance. Si vous n’êtes pas déjà parti acquérir ce monument du hard progressif, je ne puis plus vous convaincre.
Et pourquoi maintenant devrais-je vous parler de la superbe et vraie ballade "I dont miss you", du premier single VP pur souche au refrain accrocheur qu’est "inside your head", de "fields of hope" qui permet au groupe de s’essayer à de nouveaux horizons plus Dream Theater que jamais, et enfin de "I’m in you" titre tout en nuance qui de par sa fin, ligne mélodique joueé au piano, permet à l’auditeur de reprendre son souffle, pour tout de suite remettre play sur sa platine CD. Car contrairement à une bonne bouteille de vin, la cuvée 99 de VP peut s’apprécier plusieurs fois de suite. Le style est affirmé, le groupe quant à lui est confirmé. Et dire qu’à ce qu’il paraît, ils ont des chutes de studio magiques. Cela promet.
Frédéric Richer
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