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Après une première autoproduction remarquée mais introuvable en Europe, Wappa Gappa, emmené par son sémillant producteur Sato-ken, a signé chez Musea pour sortir son second CD "Shinwa" et confirme qu'il est un digne représentant d'un mouvement progressif japonais un peu "éteint"'. Wappa Gappa est cependant un groupe très éclectique sur lequel il est difficile de coller une étiquette unique. On peut trouver plusieurs explications à cela. Tout d'abord, la formation n'est pas issue de l'école progressive japonaise. Quelques membres reconnaissent avoir apprécié ce style mais remarquent que c'est un peu par hasard si la musique de Wappa Gappa s'y est retrouvé affiliée. Ensuite, les musiciens sont tous professionnels et assurent régulièrement des sessions pour des artistes d'horizons divers. Enfin, les morceaux ont été apportés par trois compositeurs différents. Les 8 titres ont donc des influences variées sans que cela nuise à la cohérence de l'ensemble : jazz-fusion ("utage"), r&b ("chikatetsu"), pop ("shisi-oh") ou progressif ("shinwa", pièce maîtresse de l'album, "floating ice") L'interaction guitare/claviers rappelle même parfois Saga. Bien qu'ayant en partie une structure couplet/refrain classique durant laquelle les arrangements sont au service de la chanteuse, les morceaux ménagent de courtes plages afin que chaque musicien puisse mettre en valeur ses qualités propres. Mais la cerise sur le gâteau, c'est le jeune Yasuhiro Tachibana qui confirme qu'il est un très grand guitariste. Déjà remarqué sur le premier CD, il explose lors de chacun de ses solos ("utage", "shinwa", "mizu no junrei"). Il sonne juste et déborde de feeling. On aimerait que ça dure un peu plus longtemps ! Et n'oublions pas Tamami Yamamoto dont la voix lumineuse semble flotter sur la musique. Ses textes, chantés en japonais, ont été judicieusement traduits dans le livret. Loin de recycler des idées passéistes, Wappa Gappa affiche une fraîcheur et une liberté de ton qui, je l'espère, saura séduire les occidentaux.
Jean-Luc Putaux
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