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Le nom de Whitesnake évoque mon adolescence lorsque, en troisième, j'avais découvert "Live in the heart of the city". Ce double-album fabuleux résumait les premiers faits d'arme ("Snakebites", "Trouble", "Love Hunter" et "Ready 'n willing") de la bande à David Coverdale. Un line-up de rêve : trois ex-Deep Purple (Coverdale, Lord et Paice), un ex-Collosseum II (le bassiste Neil Murray), un ex-UFO (le guitariste Bernie Marsden) et un ex-Snafu (le guitariste Micky Moody). Bref, la fine fleur du classic rock britannique... Car Whitesnake était à l'époque un groupe anglais, digne héritier de Free, de Freedom, de Cream. Coverdale avait une voix grave et chaude ; Moody faisait pleurer sa slide-guitar ; les morceaux de Marsden étaient simples et beaux ; l'orgue de Jon Lord ronflait à souhait ; la rythmique n'en faisait jamais trop. Whitesnake, compensant l'absence de Deep Purple, faisait partie de mes groupes préférés. Après deux excellents albums, "Come 'n get it" (1981) et "Saints and sinners" (1982), Whitesnake se mit à perdre son venin. Le fadasse "Slide it in" (1983) fut, pour moi, le début de la fin : Paice, Murray et Marsden s'en étaient allés et le groupe commençait à s'orienter vers un hard mélodique sans âme. Après un second split, il fallut attendre 1987 pour que Coverdale sorte un nouvel album, le multi-platine "Whitesnake". Un disque de "hair metal" visant à conquérir MTV et le marché américain. Aidé du gratteux blondinet John Sykes, Coverdale y apparaît aminci, la chevelure peroxydée, le teint hâlé et la voix émasculée. Sur l'album, figurent deux anciens titres signés Coverdale/Marsden ("crying in the rain" et "here I go again") aux côtés de compositions franchement accrocheuses. Suite au succès de ce disque aujourd'hui complètement démodé, Coverdale s'installe aux States, s'affiche aux côtés d'une starlette sculpturale, s'entoure de zicos prétentieux et permanentés. Sans Marsden et Moody, il a bien du mal à composer. L'album suivant ?"Slip of the tongue"- paraît en 1991. Composés par Coverdale et Vandenberg, les morceaux sont interprétés à la guitare par Steve Vai, un musicien talentueux, mais très très loin du blues. Coverdale s'échine dans le suraigu, comme pour plagier Robert Plant. Quel dommage ! Puis, le grunge est venu balayer tout cela. Après une collaboration ratée avec Jimmy Page, Coverdale remonte Whitesnake en 1997 pour un album de variété tout mou ("Restless heart"). Après un disque solo de ballades ("Into the light"), Coverdale nous ressort le serpent de son chapeau. C'est un live... qui n'arrive pas à la cheville du fameux "Live in the heart of the city". "Live... in the shadow of the blues". Le problème, c'est que les zicos pourtant talentueux qui accompagnent le maître chanteur ne comprennent pas grand chose au blues. Tommy Aldridge est un apôtre de la double pédale ; les gratteux Doug Aldrich et Reb Beach sont des tricoteurs du manche qui doivent tout à Van Halen et le clavier Timothy Drury reprend sagement les solos de Jon Lord. De son côté, Coverdale semble vouloir nous faire une démonstration de toute son étendue vocale, du style : "j'ai de la voix et je vais vous montrer de quoi je suis encore capable à 55 piges !". C'est bien gentil, mais je m'en tape. Si tous les albums de Whitesnake (sauf "Restless heart") sont représentés -surtout "Whitesnake 1987" et "Slide it in"- les versions me laissent de marbre. Trop de frime, pas assez d'émotion. Je préfère franchement les versions proposées par le "Whitesnake anglais" de Marsden, Moody et Murray. Vous pouvez trouver leurs productions sous les noms de The Snakes, Company Of Snakes et M3.
Cousin Hub
Ah j'oubliais, il y a 4 nouveaux morceaux studio en bonus... Pas très intéressants malheureusement. S'il te plait David, reviens en Angleterre jouer le blues avec Moody, Marsden et Murray. Et puis Jon Lord est au chômage en ce moment...
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