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Le métal progressif est un des sous-genres du heavy métal qui a le vent en poupe en ce moment. Il n'est donc pas étonnant de voir débarquer des dizaines de groupes se réclamant de cette mouvance mais leur manque d'originalité lassera probablement le public à la longue. Without Warning m'est donc apparu comme une bouffée d'air frais. Signé par le label allemand Inside out, celui-là même qui avait révélé Enchant, la jeune formation américaine a pour première qualité de ne pas vraiment chercher à nous assommer par une débauche de virtuosité stérile et de clichés classisants (pour faire "cultivé"). L'entêtant et majestueux "more", la plus belle chanson de l'album, prouve d'ailleurs qu'on peut faire du très beau prog métal avec seulement 4 accords. Le groupe suit bien sûr les traces de Dream Theater, en s'inspirant de ses premiers et derniers albums studio. On sent parfois planer l'ombre des américains comme sur le musclé "prophet". Les claviers sont utilisés avec goût. Le jeu de batterie de Steve Michael repose plus sur des plans fusion que sur des stéréotypes heavy métal et je trouve cette influence bien mieux maîtrisée que sur le dernier Dream Theater où elle sonnait un peu "parachutée" pour des raisons commerciales. On trouvera plusieurs touches personnelles bienvenues, comme par exemple le final latino de "prophet", mais les qualités du groupe sont à l'évidence catalysées par son excellent chanteur. Loin des braillards qui s'époumonent souvent dans les groupes prog métal, Jack Bielata donne pourtant beaucoup de lui-même. Sa voix très américaine (entendez par là FM) est puissante et oscille entre celles de Jon Bon Jovi ("more", la balade "remember me") et Steve Walsh ("turning pages", "who am I").
Jean-Luc Puteaux
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