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Je me balade dans les allées d'un grand disquaire bordelais quand ce qui passe en fond sonore me saute aux oreilles. Riff plombé, rythmique appuyée, basse grondante, guitare hystérique, orgue ronflant et chant tendu... Mais qu'est-ce que c'est ? Je croyais tout connaître dans le genre, mais là, je ne vois pas. On dirait Bloodrock, Grand Funk Railroad, voire Birth Control. Je me dirige vers un vendeur - au look de surfeur - et sans formule de politesse particulière, je lui lance la question qui me taraude depuis 5min... Un sourire illumine son visage et il me répond satisfait : "Ben, c'est Wolfmother, voyons !". "Qui ça ?". "Wolfmother, la nouvelle sensation australienne. Vous ne connaissez pas ?". Ce que je croyais être un vieux machin du début des années 70, se révèle la nouvelle coqueluche des jeunes branchés. Je crois rêver... "Et on trouve ça où ?". Le jeune chevelu, me dirige vers le bac "indépendants" (et non vers le metal, comme je l'aurais imaginé) et me montre une pochette qui ressemble à celles des best-of d'Atomic Rooster. En regardant de plus près, j'apprend que l'illustration est de Frank Frazetta qui a travaillé par le passé pour Nazareth et Molly Hatchet. Ca ne nous rajeunit pas !
«En entrant en studio, mon idée était que le disque sonne comme un mix entre le "Abbey road" des Beatles, Pink Floyd et Helmet. Qu'il comporte à la fois des éléments psychédéliques et un groove vraiment heavy. La plupart de nos chansons duraient plus de huit minutes, mais Dave Sardy [producteur de Marilyn Manson] les a raccourcies et rendues plus efficaces.» explique à Libération le guitariste/chanteur Andrew Stockdale. «Le rock des années 70 avait de profondes connections avec le blues - c'était une musique plus organique, moins technique et plus agréable à écouter que le rock contemporain. Tout semblait plus cool à l'époque, nous nous retrouvons complètement là-dedans.»
C'est donc décidé, il me faut ce disque, mais à un prix plus raisonnable que celui pratiqué par le magasin. Un clic sur mon micro et Caïman m'expédie "Wolfmother" de Nouvelle Zélande pour deux fois moins cher (port compris). L'album est conforme à ce que j'attendais : un excellent hard rock à la frontière entre Led Zeppelin, Black Sabbath et Uriah Heep avec quelques relents vocaux à la Beck ou Muse, un solo de flûte à la Jethro Tull par ci et un d'orgue à la Emerson par là. Pas de révolution donc, mais le seul fait que cette musique intéresse la jeune génération me fait énormément plaisir. Andrew Stockdale et ses deux comparses, Chris Ross (basse et orgue) et Myles Heskett (batterie) nous filent la pêche au travers des 13 compositions au son assez vintage (limite stoner parfois). Il ne fait nul doute que ce disque une fois digéré ira rejoindre le carton des non essentiels, mais "Wolfmother" serait sorti en 1971 qu'il aurait été sans doute élevé au rang de chef d'oeuvre. C'est truffé de tubes qui auraient cartonné sous la présidence de Pompidou ! Aujourd'hui, il est anachronique comme 99% de ce que nous chroniquons dans le Koid'9... Si ça marche pour Wolfmother, tout est permis... Koid'9 se retrouvera vendu dans les kiosques et notre rédac' chef devra payer l'ISF.
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