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Le Yes nouveau est arrivé, tout juste avant le bouclage de ce nouveau Koid’9 ! Quelques écoutes attentives rassurez-vous ont été nécessaires avant la rédaction de cette chronique, au travers de laquelle je vais tenter d’être le plus objectif possible. Alors, quelle est donc la teneur musicale de cette nouvelle galette des dinosaures ? La suite logique aseptisée et tape à l’œil du très diversement apprécié "Open your eyes", ou un nouvel essai de retour au grand Yes, pas loin d’être "transformé" récemment par les deux "Keys to ascension" ? A vrai dire, ni l’un ni l’autre et un peu des deux à la fois, comme cela l’avait d'ailleurs été annoncé par les membres du groupe au cours des plus récentes interviews (Oh là ! Il va d’ailleurs falloir faire le point sur l’actuelle formation, car avec tous ces changements, il y en a qui ne suivent plus !). "The ladder" sera donc (comme prévu) le disque du compromis. On retrouve donc toujours aux commandes Jon Anderson et Chris Squire, secondés par leurs vieux acolytes (et non pas alcooliques !) Steve Howe et Alan White, sans oublier les deux petits nouveaux Billy Sherwood (toujours aussi discret) et Igor Khoroshev. Bref, le line-up identique à celui du dernier album en date, un miracle en somme dans le "Yesworld" ! Mais venons en donc au contenu musical de ce nouvel opus (tant attendu ?) : à vrai dire, c’est un peu un grand bazar où tout se côtoie (compromis oblige), le meilleur comme le (relativement) pire. Pour imaginer ce que l’on peut ressentir à la première écoute du disque, il suffit de se replonger en 1991, date de la sortie du bancal et frimeur "Union" : le contenu est différent mais l’effet est le même !( le "Yes-gloubi-boulga" !) Tout commence cependant pour le mieux avec "homeworld", qui au travers de ses presque 10 minutes affiche une ambition retrouvée (seul "new language", l’autre titre "long" de l’album pourra rivaliser sur ce terrain). Rien à redire, c’est bien léché, "d’architecture yessienne agrée", efficace à souhait, avec des tripes et tout et tout… Les musiciens sont au sommet de leur forme (les parties de claviers du jeune russe n’ont rien à envier à celles d’un Wakeman), Jon Anderson toujours en grande voix, bref, la magie opère ! Le reste sera à mon sens un cran en dessous, même si le disque révèle tout de même de biens agréables moments, à commencer par tous ces petits clins d’œil à A.B.W.H et ses délires ethniques : Koto japonais sur l’intro de "it will be a good day", Didjeridoo aborigène sur l’anecdotique "can I" (contenant une très nette allusion à "Fragile", devinez quoi !), ambiance latino sur "lightning strikes" et son rythme "Ska" façon Madness (souvenez vous : "one step beyond ! ! !"), vraiment rigolo ! (La démarche rappelle celle du "teakbois" d’A B.W.H…Non ! Non ! Ne partez pas !) On a même droit sur ce nouvel opus à un flash-back sur "Big generator" avec "finally" qui fait à fond dans le rock FM gros son et bien léché. Bref, voilà un bien sympathique cocktail yessien comme il fallait s’y attendre, agréable à défaut d’être transcendant. Mais soyons donc un peu réaliste : sommes nous seulement en mesure d’attendre autre chose de ce groupe dont seul le nom demeure mythique ? (à l’image de la pochette signée, nostalgie oblige, Roger Dean !) L’achat d’un disque de Yes est aujourd’hui pour bon nombre de vieux fans plus une habitude qu’un ticket de départ pour le grand rêve ( Pour le big panard, prenez plutôt rendez-vous avec le groupe sur les dates françaises, s’il y a lieu ! Saint Jon Anderson priez pour nous !). L’entité Yes serait-elle toutefois arrivée "close to the edge" ? Bah ! Tant que l’ami Jon sera là pour nous parler de paix et d’amour universel, d’énergie mystique qui nous entoure et nous relie, et pour s’extasier sur la beauté du monde, y’a d’l’espoir ! So long Jon ! On t’aimera toujours va !
Philippe Vallin
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