Yes : Live In Chile 1994 (2010 - dvd - parue dans le Koid9 n°74)
Alors qu'un DVD de la dernière tournée 2009 est annoncé, voilà que déboule dont on ne sait où, un concert intégral période Trevor Rabin. Je ne suis pas de ceux qui renie ce passage de l'histoire du groupe, bien au contraire. Je trouve que Rabin est un guitariste exceptionnel au touché personnel et un très grand compositeur. D'ailleurs je n'hésite pas un seul instant à classer son chef-d'?uvre "endless dream" au niveau des meilleures compositions du groupe Yes. Oui oui, vous avez bien lu, juste à côté des "good people", "and you and I", "astral traveller", "awaken"? Et il ne faut pas oublier aussi que grâce à son tube "owner of lonely heart", et le succès qui a suivi, cela a permis à la musique progressive de faire le pont avec les années 70's (merci à Marillion également). Tout de suite, il faut signaler la piètre qualité image & son, avec en plus une grosse pastille sur l'écran, et je ne vous parle pas des craquements et autres bruits de fond. Nous sommes très loin de la super production de l'autre DVD avec Rabin "9012 live". Ils se sont même trompés sur l'ordre des titres inscrits sur la jaquette. Et bien vous n'allez pas me croire mais malgré tous ces défauts? j'ai adoré pour plein de raisons. Déjà le concert ne commence pas par le traditionnel "firebird suite" d'Igor Stravinsky, mais sur une intro qui a l'air d'être signée Rabin enchaînée au foudroyant "perpetual change" version instrumentale. Et des surprises il y en aura tout le long jusqu'au bouquet final "roundabout" enchaîné au "purple haze" de Jimi Hendrix dans une version ralentie et très puissante. Rien que pour entendre Jon Anderson chanter l'hymne hendrixien cela vaut l'achat, non ? Il faut dire que Rabin leur avait même suggéré de reprendre le fougueux "sound chaser" de l'album "Relayer". La formation de ce tour "Talk" est composée de Anderson / Squire / White / Rabin / Kaye & Billy Sherwood en renfort au chant, guitare, basse et claviers. Ce qui donne un perpétuel changement au niveau de qui joue quoi, avec Anderson aux chant / guitares / claviers / percussions et Rabin guitare / chant lead sur certain titres et piano. D'ailleurs comment ne pas parler de "and you and I" et sa magnifique intro piano style musique classique sur un thème totalement nouveau pour aller retomber sur des notes immédiatement reconnues du public. Bonne technique pianistique avec une main gauche bien basée sur le rythme. En fait Trevor fut aussi clavier pour une tournée avec l'affreux groupe Foreigner. Pour moi, "and you and I" avec la montée des accords au mellotron où Anderson chante divinement "go home?" est le passage qui explique à lui seul toute la céleste beauté de la Music Progressive? ENORME. Puisque nous sommes dans le divin, le gros coup de c?ur c'est "endless dream" où se trouve la plus belle partie vocale de Jon Anderson, c'est à en pleurer. L'intro de piano est jouée par l'inévitable et grandissime Trevor Rabin dans une version supérieure à celle du CD soutenue par les deux basses de Squire et Sherwood, pour bien marquer les temps forts. Chris Squire, le géant des quatre cordes, nous a sorti pour ce titre la Mysterion bass, vous savez c'est la basse verte avec une drôle de forme qu'il utilise sur le clip de "owner of lonely heart". Bien que la qualité vidéo de l'objet ne soit pas au rendez-vous, il est bon d'avoir enfin un document sur cette tournée 1994, le "Talk tour". Pour la petite anecdote, après la tournée Jon Anderson une fois de plus quitta le navire, le groupe commença alors à répéter avec Roger Hogdson mais cette collaboration, "heureusement", ne donna pas de suite. Jo Drogo |