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L'ex-guitariste de Sandrose (groupe progressif français du début des seventies) sort aujourd'hui son 3ème album solo enregistré en fait depuis quelques années (avec l'appui financier du chanteur Renaud... "TA-ta-ta!!!") mais jamais édité à ce jour. C'est maintenant chose faite grâce à la prolifique maison Musea qui nous permet enfin d'entendre les sonorités classiques de ce "Tableau n°2". Car c'est bien de musique "classique" qu'il s'agit ici, avec une approche à la Vangelis ou dans la droite lignée d'un The Enid à qui on aurait supprimé le moindre élément "rock". En effet, pas l'infime soupçon de solo de guitare à l'horizon (l'instrument à 6 cordes est totalement absent du disque), ni d'une quelconque section rythmique, mais une symphonie en 5 mouvements dans la plus pure lignée du genre dit "néo-classique", entièrement conçue et réalisée par Alarcen, seul dans son home-studio dont il utilise les claviers en guise d'orchestre symphonique! Le résultat est d'ailleurs des plus surprenant, les sons restitués ayant une crédibilité frappante. J.P Alarcen arrive en effet à recréer sans tomber dans un immonde plagiat artificiel la dimension d'un orchestre classique au grand complet (pour cela, il n'est en fait aidé que du musicien Fabrice Garniron, maître d'oeuvre des nombreuses et sublimes parties de piano). La musique restituée est confondante de beauté et magnifiquement composée (grande qualité harmonique, thèmes épiques ou plus mélancoliques...). Le résultat se rapproche parfois du dernier né de Vangelis ("El Greco") ou encore de certaines oeuvres des compositeurs des 19è et 20è siècle (Debussy, Mahler, Ravel, Faure) pour son lyrisme à consonance post-romantique et son langage évocateur. Si votre discothèque n'est pas hermétique aux oeuvres de ces "maîtres", faites-y une petite place pour ce second tableau de Mr Alarcen qui signe là une bien jolie symphonie, au propos certes mélodique, mais aussi atmosphérique... voir "onirique" ?

Philippe Vallin