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Lee Abraham : Black & White (2009 - cd - parue dans le Koid9 n°71)

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Lee Abraham, bassiste de Galahad, nous présente ici sa troisième production solo. Et il s’est entouré de tout ce que la scène prog anglaise donne de mieux actuellement, jugez plutôt : Dean Baker au piano (Galahad, After The Storm), John Mitchell à la guitare (Arena, Frost*, Kino), et au chant, Simon Godfrey (Tinyfish), Gary Chandler (Jadis) ou encore Sean Filkins (ex Big Big Train)… Que du beau linge !

Avant même d’écouter l’album, on est interpellé par la pochette (rose blanche sur fond noir) qui laisse augurer un contenu plein de contrastes, ce qui se confirmera à l’écoute.

Après une magnifique entame prog et planante synthé/guitare, déboule une espèce d’OVNI (1er contraste), "face the crowd", articulé autour d’une guitare très metal au gros son heavy, sous-tendue d’une rythmique de batterie particulièrement lourde. À trois minutes, le morceau se transmute en jolie ballade acoustique (guitare et solo version "nylon") installant là encore une belle opposition de style avant un retour de la saturation pour un solo de guitare échevelé. Le morceau laisse une impression originale de montagnes russes. Comme on le constate vite, avec Lee Abraham, on est dans la cour des grands, c’est pro, gros, et ça dépote.

Le troisième titre ("the mirror") monte progressivement en puissance depuis un piano qui tourne sa grille à l’infini sur une ligne de basse et de batterie très structurée jusqu’à l’arrivée d’une guitare là encore très virile. La fin extrêmement lyrique envoie du gros, histoire de bien faire comprendre qu’au delà des nappes de synthé épaisses, granuleuses ou lyriques, c’est bien à un album de gratteux qu’on a affaire. À noter sur ce morceau (peut-être le plus beau de l’album) l’importance de la batterie très clean, et dont le mix précis nous fait profiter à plein des finesses du jeu de Gerald Mulligan et de ses jolis contretemps (un peu à la Gavin Harrison de Porcupine Tree).

"Celebrity status" est plus linéaire. C’est un titre qui reste intéressant par l’empilage de nappes sonores autour du Hammond de base, mais il est un peu en dedans, moins brillant que les autres. Si on avait voulu faire un tube rock FM, on ne s’y serait pas pris autrement.

Et puis arrivent les deux monstres de l’album (31 minutes à eux deux) : "black" d’une part et "white" de l’autre (sans compter le morceau pop-folk caché à la fin du second). Si les deux morceaux savent nous emporter avec leurs mélodies irrésistibles, "white" représente plus une juxtaposition de morceaux qu’une vraie progression… et c’est toujours un peu dommage car ça raconte moins de choses (l’attrait de la facilité ?).

Au bout du compte, "Black & white" est un album de prog moderne, construit dans un esprit pop qui devrait rendre les compositions de Lee Abraham accessibles aux néophyte. Comme quoi on peut construire un très bel ouvrage et donner pour autant aux esprits résistants à ce genre de musique la possibilité d’y poser une oreille attentive, et peut-être même de réussir à les emporter au long court de pistes qui offrent des créations d’ambiance, des plages plus relevées ou des passages vraiment planants et qui flirtent avec le quart d’heure.

En tout cas, cet album représente d’ores et déjà une valeur sûre de 2009, composé par un artiste de talent et porté par des arrangements et une production de grande qualité.

"Black & white" est une divine surprise.

Dominique Jorge




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