Alex Brachet : Experimental Fusion (2007 - cd - parue dans le Koid9 n°64)

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Et encore un artiste découvert grâce à MySpace ! Alex Brachet est un artiste de Marseille qui possède cette particularité agaçante d'être à la fois un virtuose de la guitare mais également du piano et des claviers – quand certains ont déjà tant de mal à se débrouiller sur un seul de ces instruments ! Il a également une double formation classique et jazz, et se passionne pour le metal. Tout cela n'est somme toute pas commun, même si les amateurs de progressif et de musique instrumentale peuvent sans doute citer d'autres musiciens complets et très éclectiques. D'où, vous vous en doutez, le titre de cet album. "Fusion expérimentale" : voici une dénomination qui convient assez bien à ce disque instrumental et complètement autoproduit, remarquablement bien fait, où Alex joue toutes les guitares, (électriques plus un peu d'acoustique), les synthés et la basse, plus une batterie virtuelle (pas une boîte à rythme, vu le réalisme du son et du "jeu"). De piano, il n'y a point et c'est sur son site www.myspace.com/alexbrachet que vous pourrez admirer ses impressionnantes capacités sur un piano classique. En fait, Brachet se concentre ici en particulier sur ses influences metal et jazz rock, et un peu plus sur celles issues du classique vers la fin de l'album, notamment sur "prelude to death" (1:30) qui est une adaptation de JS Bach faisant introduction au titre épique "hero's death" (5:44).

La musique est variée, parfois sombre et épique à la façon de ce que Alex Masi a pu faire, et d'ailleurs, Brachet lui ressemble pas mal, au niveau du son très profond, presque caverneux même sur les suraigus, pour ces solos en shredding très libre, ce côté à la fois jazz et classique… Il y a aussi une influence de Tony MacAlpine, notamment pour les nombreux solos de claviers cette fois, avec un son dérivé du moog en plus moderne, tel que TMac les affectionne, du hard mélodique entraînant à la Joe Satriani ou encore Steve Vai, dont on retrouve le goût pour les notes harmonisées, distordues à l'extrême avec des effets. Bref, notre homme a intégré pas mal de styles, reste pour lui à trouver le sien, ce qui ne saurait tarder. Après tout, démarrer dans ce genre après la flopée de virtuoses fantastiques ayant déjà développé leur style et leur niche musicale sans faire référence à quelques uns d'entre eux n'est pas une chose aisée.

Si le jeune homme a tendance à jouer vite, très vite et à faire du shredding, alternant aussi des riffs très lourds et des lignes mélodiques accrocheuses, il sait aussi ralentir la cadence et nous faire quelques belles ballades comme "travel day" (5:55) ou l'acoustique "maestro" (3:29) qui clôt l'album de manière légère et sereine, preuve que ce gars là sait aussi jouer tout en finesse.

En bref, voici un jeune musicien dont la multiplicité des talents laisse augurer du meilleur pour la suite, suite que l'on attend impatiemment, avec, espérons-le, plus de nuances dans le jeu de guitare et davantage de piano et d'influences classiques, car cela semble être un domaine où celui-ci excelle.

CDR disponible pour 15 dollars port compris (oui, c'est international !), par paiement sécurisé via Paypal, sur www.alexbrachet.com.

Marc Moingeon






Cet article provient de Koid'9 magazine rock & progressif

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