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Ce groupe francilien avait été salué par la critique en 2004, lorsqu’il a sorti son premier opus "And life goes on...", mais je n’avais jamais eu l’occasion de les écouter jusqu’à maintenant. D’après ce que j’en ai lu par ci par là, le groupe avait, à ℓ’époque une forte influence Pink Floyd. Le quintet semble, à l’écoute de cet opus, s’en détacher progressivement et c’est tant mieux, quelque part, car il tend ainsi à développer sa propre personnalité. Le groupe est composé de Jérémie Grima (guitare et chant), Matthieu Jaubert (claviers), Anthony Létévé (basse), Sébastien Bourdeix (guitares) et Franck Girault (batterie). Très personnelle, la musique de The Black Noodle Project se promène entre heavy, rock et pop pour au final en arriver à ce que nous qualifierons de rock progressif du plus bel effet. L'album a été enregistré en février 2006 à Vanves. Rejoint par un saxophone (Guillaume Urvoy), un violon (Adrien Chevalier) ou la voix féminine d’Amélie Festa, le groupe se singularise par un son qui lui est propre, net et précis, sans fioritures inutiles. Même si les influences floydiennes persistent quelque peu (notamment par ℓ’utilisation judicieuse de bruitages), on sent que le groupe part chercher son inspiration plus du côté de Porcupine Tree, Anathema et consorts… Piano et claviers tissent une toile mélodique intense et percutante, véritable tapis déroulant à nos pensées nostalgiques et/ou oniriques. Le groupe développe en effet un spleen certain par le biais d’une certaine nonchalance et d’un chant habité. Si loin, si près, en quelque sorte, ai-je envie d’écrire…
Un disque qui fera très long feu sur votre platine, tellement il est riche d’enseignements. Tout semble parfaitement maîtrisé, à la manière du groupe Nil, mais en certainement moins intellectualisé, mais tout autant brillant. Mention spéciale au morceau "room for everyone", qui, en intégrant progressivement le discours final de Chaplin dans "Le dictateur" (en version originale) pour terminer sur celui-ci "a cappella", réussit un titre absolument sublime et totalement émouvant (pour peu que l’on comprenne l’anglais, car ce "discours", asséné par un clone humaniste d’Hitler (un barbier juif issu du ghetto !) laisse la chair de poule et renvoie à de sombres heures de l’histoire de l’humanité… et à un film magnifique ! Splendide, les gars, vous ne pouviez pas mieux tomber avec ce morceau d’anthologie. On n’en espérait pas moins de la part d’un groupe qui s’est toujours montré sincère et brillant ! A signaler l’artwork superbe de la pochette, signé KitMilu.
Renaud "noodle ?" Oualid
Infos et sons sur www.theblacknoodleproject.com et sur MySpace
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