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La musique est d'emblée puissante, dissonante, complexe et truffée de breaks. Immédiatement un nom vient à l'esprit : Echolyn. Cette excellente formation nord-américaine serait-elle en train de faire école dans son pays ? Car après Gatto (chroniqué dans le précédent Koid'9) voici que déboule Bubblemath, groupe lui aussi sorti de nulle part. Enfin pas vraiment, de Minneapolis en fait. Sa structure est banale : chant (à plusieurs), guitare, claviers, basse et batterie. Il n'y a pas de grande suite puisque les douze morceaux font de une à six minutes, mais la longueur ne semble pas nécessaire à ces fougueux gaillards tant leur musique est à la fois dense et variée. Comme pour Echolyn, on pourrait évoquer Zappa pour le délire organisé, Gentle Giant pour les dissonances et les chœurs avec effets de voix, et King Crimson pour l'ambiance un peu torturée. Mais il y a aussi et surtout un côté enjoué et jouissif qui s'exprime par de nombreuses digressions façon Blues Brothers ou Madness, et des accélérations foudroyantes qui surprennent toujours même après plusieurs écoutes. Le tout est servi par une technique irréprochable, avec une mention toute particulière au batteur dont le jeu très riche rappelle celui de Tony Bozzio, une grande complicité entre les musiciens et un enthousiasme communicatif. L'illustration du boîtier cartonné est amusante et originale, car on peut y reconnaître le tableau périodique des éléments, bien connu des chimistes, sur fond de galaxies étoilées. Bref, les amateurs de musique alambiquée et pêchue devraient se laisser séduire par la classe de ce nouvel électron libre du prog américain, et cet album est d'ores et déjà dans mon top 10 de l'année.
Bruno"chambre à bulles"Dassy
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