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"Remerciements : (...) Benoît Herr" peut-on lire dans les notes du livret. Et bien je m'associe à cette gratitude car si l'ami Ben ne m'avait pas demandé il y a quelques mois de mettre à jour notre site web avec une nouvelle concernant cet album, jamais je pense je ne m'y serais intéressée. Et c'eut été bien dommage car je le trouve tout simplement extraordinaire.
Pourtant ce n'était pas gagné car la forme est plutôt spéciale et difficile. En effet Christian Brendel plaque ses mots sur la musique assez crimsonienne de Zomb. Pas de chant, rien que du récit. Mais ce n'est pas du slam, nouveau genre (très) éphémèrement en vogue, pas plus que de l'easy listening comme cela avait été le cas avec "An american prayer" de Jim Morrison.
Mais je parle, je parle et je manque à tous mes devoirs. Je n'ai même pas fait les présentations. Christian Brendel est un parfait inconnu pour le monde du rock progressif et inversement. Toutefois vous l'avez déjà tous vu au théâtre ou dans des téléfilms : il fut Charlemagne ou encore un chef de clinique pas bien sympathique dans "Une femme en blanc" en 1997 aux côtés de Sandrine Bonnaire. Le hasard lui fait assister un soir d'été 2005 à un concert du groupe La Zombie Et Ses Bisons. Eux, vous devez les connaître ..., l'album "Herbe de bison" est chroniqué dans le Koid'9 n°53 d'avril 2005.
Riche et sujet à inspiration va lui paraître ce qu'il entend. C'est suite à une deuxième rencontre que le groupe va lui proposer d'illustrer la musique qu'il s'apprêtait à sortir telle quelle, instrumentale et sans fard. Et ma foi, quel résultat époustoufflant ! Ses textes emprunts de mystères épousent à merveille la toile sonore que tissent les 5 bisons qui se rebaptisent Zomb. L'ambiance est tour à tour pesante par la guitare frippienne en furie de Didier Paupe ou bien calme avant la tempête sous la flûte de Christine Maffeïs et le vibraphone de Thierry Collin, le tout soutenu par une rythmique implaquable et aux petits oignons de Claude Thiebault (basse) et Eric Varache (batterie).
Musicalement il faut clairement chercher l'inspiration du côté de King Crimson ou de Van Der Graaf Generator mais les textes déclamés par Christian ajoutent encore à l'originalité et sublîment un peu plus le côté expérimental de l'oeuvre.
L'exercice était périlleux et pouvait s'annoncer rebutant. Ils s'en sortent tous haut la main et accouchent au final d'une oeuvre magistrale et passionnante d'un bout à l'autre de ces 70 minutes découpées en 7 fresques monumentales, maître-étalon d'un nouveau genre : le slam prog ! Laissez-vous embarquer dans ce voyage hors normes. Quant à moi je vais vite allez rattraper mon ignorance et m'enquérir d'"Herbe de bison" pour voir de quoi il retourne.
Laure Dofzering
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