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Après la réédition du premier album "Sons optiques", le label Musea continue à redonner vie aux productions du claviériste François Breant, plus connu pour avoir participé au premier groupe de Bernard Lavilliers que pour avoir fait partie de la scène Zeuhl. Cette appartenance est, en effet, encore plus flagrante avec ce second album intitulé "Voyeur extra-lucide" sorti initialement en 1979. On trouve parmi les musiciens invités les vieux complices Pascal Arroyo (basse) et Emmanuel Laccordaire (batterie) déjà présents sur "Sons optiques" ainsi que le violoniste Didier Lockwood. Mais les chants de Stella Vander, Klaus Blasquiz et Liza Deluxe confirment bel et bien la filiation Magmaienne. On a ainsi affaire à une sorte de jazz rock personnel où le convenu (on repère de ci de là un côté Steely Dan) vient se mêler à l’inattendu (musiques nouvelles, références à Claude Debussy). Mais ce qui surprend avant tout c’est la qualité sonore (l’ingénieur du son André Harwood avait aussi fait des merveilles sur le premier disque). Les claviers analogiques typiques des années 70 dont le raffinement et la délicatesse Debussienne se distillent tout le long du disque, tiennent une fois de plus le rôle principal. Même si le côté jazz rock prédomine, la magie opère autant que sur "Sons optiques". Breant avait, à l’époque, une fois de plus, réussi la performance de créer un climat onirique sans lourdeur ni grandiloquence (tentation si forte chez la plupart des virtuoses du clavier) qui n’est pas sans rappeler parfois l’univers délicat de Kit Watkins (Happy The Man). "Voyeur extra-lucide" aura bien mérité lui aussi de revivre et d’être reconnu parmi les chef-d’œuvres oubliés de la musique progressive.
Note : 3/5
Patrick Robinet
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