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De temps à autre, il arrive que l'on tombe, grâce à la magie de l'Internet, sur une perle dont on n'avait jamais entendu parler. Ce fût mon cas avec le groupe américain Advent. Celui-ci n'est pas constitués de jeunots mais n'a que deux albums à son actif. De plus, leur premier disque éponyme, sorti sur Mellow Records en 1997, se trouve actuellement en rupture d'édition !
"Cantus firmus" est une autoproduction et le résultat est d'une qualité étonnante. Les membres d'Advent ne vivent certainement pas de la musique de leur groupe mais ont tous un solide bagage musical et maîtrisent parfaitement leur art. Fait plus rare dans le rock en général, ils aiment le chant en canon. Cela vous rappelle un groupe de prog des années 70 ? Gentle Giant, bien sûr, qui est d'ailleurs l'une de leurs influences avouées (ils ont même contribué à deux albums-hommages pour ce groupe ainsi qu'à un troisième dédié à Procol Harum). Cependant Advent s'en distingue clairement, par un style plus accessible, une influence des musiques de la Renaissance directe et plus marquée (le livret et le titre de cet album en sont d'ailleurs une parfaite illustration), leur son feutré et leur goût pour des pièces plus calmes, plus orchestrales, avec des échos de Genesis (le son de guitare de Steve Hackett apparaît ici et là) et des albums d'Anthony Phillips. Les vocaux des frères Ptak sont toujours très suaves et très clairs. En bref, cet album pourrait très bien plaire à ceux qui ne sont pas particulièrement friands de GG. Bien que la formation se compose en live de 6 musiciens (il semblent se produire sur scène de temps à autre), sur ce CD, elle se réduit quasiment à un quatuor avec quelques invités : le principal compositeur Henry Ptak (claviers, chant, chœurs, percussion), Mark Ptak (claviers, chœurs, percussion), Alan Benjamin (guitares, basses, Stick, mandoline, flûte à bec, etc. qui a participé à la reformation live de Mirthrandir en 2005), et Drew Siciliano (batterie).
La longueur des morceaux est très variable. Le premier "ex contramundum" est interprété a cappella et semble directement hérité de la Renaissance. Il est suivit par une pièce signée du guitariste, instrumentale et qui plus est teintée jazz-rock, mais très mélodique et assez joliment orchestré par les claviers ! Si ce n'est pas du contraste… Benjamin propose plus loin un autre instrumental, basé sur un mélange de guitare acoustique et électrique (et de basse) cette fois-ci. Plusieurs pièces, souvent calmes font entre 4 et 8 minutes… Il est probable que le batteur s'ennuie un peu sur certaines d'entre elles, ou soit parti faire un tour… mais pour une fois qu'un groupe a le courage de faire taire la rythmique… "parenting parents" (6:45) est à ce titre une pure merveille de délicatesse. Guitare classique, claviers orchestraux, chœurs peaufinés… les changements de tonalité parfois un peu surprenants rappellent qu'il s'agit de rock progressif !
Pour les amateurs de grandes pièces ambitieuses, il y a également un magnum opus de 18 minutes, "ramblin' sailor", une suite vraiment complexe et contrastée, assez dynamique, qui reprend toutes leurs facettes et voit la participation du bassiste Shunji Saegusa.
Cet album est complété par deux morceaux anciens, issus de leur premier CD mais largement remixés, ce qui amène le tout à près de 70 minutes. Le premier est court, plutôt acoustique et très paisible, dénué de percussion. "Alison waits" (10:40) démarre un peu de la même façon mais se révèle vite plus alambiqué et riche en développements instrumentaux subtils, avec de grandes sections symphoniques et majestueuses.
Sans vouloir faire de passéisme, Advent use de références anciennes et prestigieuses tout en y insérant une note moderne et aventureuse pour nous offrir nous offre un album plein de délicatesse et de classe. Superbe ! On en redemande - et le plus vite possible !
Encore un album à réclamer à nos VPCistes préférés, ou à commander sur Internet (sur www.cdbaby.com, par exemple)
Marc Moingeon
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